Gusman, P.: La Villa impériale de Tibur (Villa Hadriana). 1 vol. in-4° de 346-xii pages, 616 illustrations dans le texte, et 12 planches hors texte.
(Paris, Fontemoing 1904)
Compte rendu par Paul Monceaux, Revue Archéologique t. 3 (4e série), 1904-1, p. 435
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P. Gusman. La Villa impériale de Tibur (Villa Hadriana). 1 vol. in-4° de 346-xii pages, 616 illustrations dans le texte, et 12 planches hors texte ; Paris, Fontemoing, 1904.


          M. Pierre Gusman est un artiste de talent, passionné pour l’art antique, et adepte fervent de l’archéologie. Il a donné naguère un beau volume sur Pompéi, où ses dessins originaux et ses croquis pris sur le vif ont fait la joie des connaisseurs. Il nous apporte aujourd’hui un volume analogue, aussi richement et amoureusement illustré, une monographie très complète et fort intéressante de la Villa d’Hadrien. Il a étudié à loisir, en plusieurs missions, et pendant de longs séjours, les ruines de la célèbre Villa. Il y a dessiné ou photographié beaucoup de détails peu connus. Il a eu enfin la patience d’interroger les textes, de parcourir les musées pour y relever tout ce qui provient de Tibur. Son livre est comme la synthèse de tout ce que les modernes ont pu voir ou dérober dans les jardins de l’empereur artiste et archéologue. Une Introduction est consacrée aux voyages d’Hadrien (p. 3). Puis M. Gusman résume l’histoire de la Villa, apprécie les travaux antérieurs, raconte les fouilles, met sous nos yeux les anciens plans et les plus récents, décrit la physionomie d’ensemble (chap. I). Il nous conduit ensuite dans les palais impériaux de la région nord-est, dans l’habitation proprement dite, au Nympheum, dans les Bibliothèques, au Pavillon de Tempé (chap. II). De là, nous passons aux souvenirs de voyages, aux constructions originales ; la Piazza d’Oro, le Natatorium, le Pœcile, les Cent-Chambres, le Canope, l’Académie (chap. III). Au chapitre suivant sont décrites des constructions diverses ; le Stade et ses annexes, les thermes, le Nympheum du nord, la Palestre, les théâtres romain et grec (chap. IV). Dans un dernier chapitre, intitulé Art et Nature, l’auteur caractérise le rôle des divers arts dans la décoration de la Villa, et replace cet ensemble en son cadre naturel ; tour à tour il fait défiler sous nos yeux les fresques, les mosaïques, les stucs, les chapiteaux et les bas-reliefs, les candélabres, les vases, les fontaines, les innombrables statues, les sites (chap. V). Cette partie de l’ouvrage présente un grand intérêt archéologique ; en réunissant toutes les œuvres d’art qui en proviennent, l’auteur a reconstitué, autant qu’il est possible, le musée d’Hadrien. L’illustration, luxueuse et très soignée, ne comprend pas moins de 616 figures dans le texte, et 12 planches hors texte, dont une eau-forte originale. On ne saurait trop féliciter M. Gusman du zèle qu’il a mis à recueillir tous ces documents, ni trop le remercier de la peine qu’il a prise pour nous. Comme le dit M. Boissier dans la Préface, l’auteur « n’a rien négligé pour nous rendre la visite de la Villa Hadriana attrayante et facile... Il dispensera du voyage ceux qui n’ont pas pu la visiter, et fournira à ceux qui l’ont vue le plaisir de la revoir. »

                                               Paul Monceaux