Sybel, L. von: Weltgeschichte der Kunst im Alterthum. 2e édition. Gr. in-8, xii-484, p., avec 3 planches en couleurs et 380 gravures dans le texte.
(Marburg, Elwert 1903)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 3 (4e série), 1904-1, p. 437-438
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L. von Sybel. Weltgeschichte der Kunst im Alterthum. 2e édition, Marburg. Elwert, 1903. Gr. in-8, xii-484, p., avec 3 planches en couleurs et 380 gravures dans le texte.


          La publication de cette histoire de l’art antique fut accueillie avec d’autant plus de faveur, en 1887, qu’elle offrait pour la première fois une illustration presque entièrement photographique, choisie par un savant qui avait fait ses preuves en Grèce et auquel on doit, entr’autres travaux, le seul catalogue complet (pour l’époque) des sculptures des musées athéniens. La seconde édition a été revue avec soin ; quelques gravures un peu faibles ont été remplacées ; d’autres, assez nombreuses et fort bonnes, ont été ajoutées (il en reste de bien mauvaises, par exemple celle de la tête de l’Hermès d’Olympie). On possède aujourd’hui plusieurs livres de ce genre, en première ligne la 7e édition du Handbuch de Springer-Michaelis, puis les ouvrages de Knackfuss, Woermann, Rosenberg, etc. Celui de M. de Sybel n’est pas le meilleur, mais il est le seul qui apporte des indications bibliographiques en note ; il est vrai qu’elles ne sont pas irréprochables. Ainsi, p. 5, pour l’histoire de l’archéologie, il ne fallait citer ni Müller-Welcker, ni Sittl (! !), mais Stark ; p. 9, à propos de l’art des cavernes, il fallait renvoyer au mémoire de Piette dans le livre de Bertrand ; p. 12, la dissertation de Curtius ne devait pas être citée sans millésime et il fallait renvoyer à Pétrie, non à Rosellini, pour les types non-égyptiens ; p. 15, toute l’ancienne bibliographie relative à Troie est de trop, sauf le renvoi à Perrot et Chipiez ; p. 33, il fallait renvoyer à Blinkenberg ; p. 44, les renvois aux mémoires d’A. Evans sont vagues et incomplets ; p. 53, ce n’est pas Siret, mais Cartailhac qu’il fallait citer sur les monuments mégalithiques de l’Espagne, etc. Je pourrais continuer ainsi tout le long du livre de M. de S. Une bibliographie vaut toujours mieux que rien, mais il est essentiel, aujourd’hui, de ne pas citer des ouvrages vieillis et inutiles et d’avoir une connaissance assez personnelle de la « littérature » pour ne pas croire qu’une réunion de titres et de références constitue une bibliographie scientifique.

          Il est singulier que M. von S. ne mentionne même pas la tête de l’Aphrodite Leconfield et qu’il allègue une figurine en terre cuite d’Érétrie, laquelle est notoirement l’œuvre d’un faussaire (p. 309.) Le [sic] Vénus de Milo est placée (p. 381) « à l’époque de Sylla et de Pompée ». Voilà les lecteurs allemands bien renseignés !

                                               S[alomon] R[einach]