Rostowzew, M.: Tesserarum urbis romanae et suburbi plumbearum Sylloge. In-4° de 440 pages, avec un atlas de 12 planches.
(Saint-Pétersbourg, Glasounof et Leipzig, Voss 1993)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 2 (4e série), 1903-2, p. 140-141
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M. Rostowzew. Tesserarum urbis romanae et suburbi plumbearum Sylloge. Saint-Pétersbourg, Glasounof, 1993 (Voss à Leipzig). In-4° de 440 pages, avec un atlas de 12 planches. Prix : 22 francs.


          Depuis plusieurs années, un jeune archéologue russe, M. Rostowzew, élève de M. Th. Zielinski à Saint-Pétersbourg, s’est fait une réputation dans l’Europe savante par sa connaissance d’une série de petits monuments très négligés, les tessères romaines en plomb (1). Après avoir publié à ce sujet plusieurs mémoires et, en 1893, une monographie en langue russe, il nous donne — avec un texte latin — la première partie d’un Corpus ou plutôt d’un Delectus des plombs, où sont décrits 3.600 exemplaires découverts à Rome ou aux environs de Rome, avec un atlas photographique qui en reproduit un millier. Tous ceux qui ont eu l’occasion de manier des plombs romains ou byzantins savent combien l’étude de ces documents est difficile à cause de l’usure inévitable de la surface ; M. Rostowzew s’y est employé avec un zèle qui inspire le respect et a exploré, à cet effet, un grand nombre de collections publiques et privées, à Paris, à Londres, à Vienne, à Rome, etc. Mme Sophie Rostowzew lui a prêté son concours ; c’est à elle que sont dues les figures insérées dans le texte, les laborieux index et les tables de concordance. On peut dire que le savant russe a fait pour les plombs romains ce que M. Gust. Schlumberger a fait pour les plombs byzantins et qu’il a considérablement accru notre savoir par cette masse nouvelle de types mis, pour ainsi dire, en circulation. L’auteur distingue trois grandes classes de tessères, publiques, privées et incertaines. Les premières comprennent celles qui portent des noms ou des images d’empereurs, des types militaires, frumentaires, relatifs aux spectacles ou aux exercices de la jeunesse. Dans la seconde classe figurent les tessères des collèges, des artisans, des bains, des lupanars (?), des hôtelleries, des marchands de toute sorte, et celles qui portent les noms ou les images de particuliers. Parmi les incertaines, M. Rostowzew décrit les tessères portant des images de divinités, des feuillages, des couronnes, des lettres isolées. La section la plus intéressante est certainement la seconde, qui apporte des informations nouvelles et importantes aux historiens des arts et métiers chez les Romains.

          Je regrette que le format des planches soit plus grand que celui du texte ; ces deux fascicules, qui s’éclairent l’un l’autre, devraient pouvoir être reliés ensemble. L’exécution des planches de phototypie est très satisfaisante et l’impression du texte claire et correcte.

                                                             S[alomon] R[einach]

(1) Haec abjecta et contempta, eadem tamen summa attentione digna monumenta (Praef., p. viii).