Hermand, Alexandre - Deschamps de Ras, L.: Histoire sigillaire de la ville de Saint-Omer, in-4°, 45 planches
(Paris, V. Didron 1860)
Compte rendu par A. de B., Revue Archéologique 9, 1864-5, 2e série, p. 78-79
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Histoire sigillaire de la ville de Saint-Omer, par A. Hermand et L. Deschamps de Pas, de la Société des antiquaires de la Morinie. Paris, V. Didron, Rollin et Feuardent, in-4°, et 45 planches.


La seule ville de Saint-Omer a fourni à MM. Hermand et Deschamps de Pas, trois cent trente-trois sceaux qui sont répartis sur de nombreuses planches soigneusement exécutées. Ce trésor sigillographique est divisé par les auteurs en trois séries principales : les administrations civiles, les administrations ecclésiastiques, les abbayes, couvents et établissements religieux. Ces trois séries sont subdivisées en soixante-quatre sous-cha­pitres, parmi lesquels je remarque ceux qui sont consacrés à la commune de Saint-Omer, aux châtelains, aux familles échevinales, au chapitre et à ses seigneuries, aux évêques, aux paroisses urbaines, aux abbayes de Saint-Bertin, de Sainte-Colombe de B1andecques, de Clairmarais, enfin aux nombreuses communautés d’hommes et de femmes dont les clochers hérissaient jadis la cité de Saint-Omer.

J’ai déjà eu occasion, dans ce même recueil, de faire ma profession de foi sur le prix que j’attache aux recueils sigillographiques (1). Le livre de MM. Hermand et Deschamps de Pas prouve une fois de plus l’utilité de joindre des planches aux ouvrages de cette nature. Sans avoir besoin de recourir à des procédés dispendieux, il est facile d’avoir des repro­ductions convenables des sceaux anciens : or, en sigillographie comme en numismatique et en archéologie en général, le dessin en dit plus que la description la plus minutieuse. Mes deux honorables confrères de la Société des antiquaires de la Morinie ont bien compris cette nécessité, et ils n’ont rien négligé pour mettre sous les yeux de leurs lecteurs un recueil qui est justement apprécié par les archéologues et par les artistes.

Si les dessins de « l’Histoire sigillaire de la ville de Saint-Omer » ne paraissent pas offrir au premier coup d’œil la finesse de trait de certaines gravures, ils n’en sont pas moins remarquables par l’exactitude : on reconnaît la main de l’archéologue dans ces reproductions. J’ajouterai que l’on a eu l’excellente idée de restituer plusieurs empreintes : dans ce cas il n’y a eu ni caprice ni système : lorsque les auteurs avaient plu­sieurs empreintes incomplètes du même sceau, ils empruntaient à chaque fragment ce qui leur était nécessaire pour reconstituer l’empreinte telle qu’elle était primitivement au sortir de la matrice. Autant je redoute les restaurations quant elles s’appliquent directement aux monuments an­ciens, autant je les apprécie lorsqu’elles ont pour résultat de réunir, par le dessin, des fragments qui se complètent les uns par les autres.

Pour analyser un volume comme celui dont je m’occupe en ce moment, volume qui touche aux anciens usages et coutumes, aux faits, à l’art héraldique et à l’iconographie, il faudrait toucher un peu à tous les détails de l’histoire civile et religieuse de Saint-Omer : dans une enceinte illustre, une voix plus autorisée que la mienne a déjà rendu justice aux recherches nombreuses auxquelles les auteurs ont dû se livrer pour grouper les faits historiques, fouiller toutes les archives, déterminer les dates des sceaux et la période pendant laquelle on s’en est servi (2). Mon savant ami, M. Maury, a laissé entrevoir tout l’intérêt qui s’attache à cette icono­graphie et1’a jugée avec équité en la définissant « une description appro­fondie qui a demandé une étude persévérante et complète de l’histoire du pays. »

A. de B.

 

(1) Revue archéol., nouv. sér., t. VII, p. 242.

(2) Revue archéol., nouv. sér., t. VI, p. 185.