Morandière, J. de la: Histoire de la maison d’Estouteville en Normandie, précédée de Notes descriptives, par O. Lannelongue. In-4, lxxx, 664 p. et 11 pl.
(Paris, Delagrave 1903)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 2 (4e série), 1903-2, p. 365
Site officiel de la Revue archéologique
 
Nombre de mots : 277 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1474
 
 

J. de la Morandière. Histoire de la maison d’Estouteville en Normandie, précédée de Notes descriptives, par O. Lannelongue. Paris, Delagrave, 1903. In-4, lxxx, 664 p. et 11 pl.


          Ce luxueux ouvrage comprend deux parties. Dans la première, un savant bien connu, M. le prof. Lannelongue, possesseur actuel du domaine de Valmont, décrit avec beaucoup de simplicité et de charme la partie du pays de Caux qu’il habite et le château de Valmont, restauré en 1824. La seconde partie est une histoire détaillée, fondée sur des recherches personnelles, de la maison d’Estouteville, qui posséda le domaine de Valmont jusqu’au XVIIIe siècle. Cette maison, qui paraît dans l’histoire au XIe siècle, en la personne de Robert I Grondebœuf d’Estouteville, fut la souche de la famille anglaise des Stutevill. Deux membres de la branche aînée française jouèrent un rôle honorable dans l’histoire ; Louis, qui défendit le mont Saint-Michel contre les Anglais, et son frère, le cardinal Guillaume, archevêque de Rouen, qui contribua à la réhabilitation de Jeanne d’Arc. A ce propos, M. de la Morandière écrit ; « Aussitôt (en arrivant à Rouen le 1er mai 1452), le cardinal, pour la frime des réserves diplomatiques, fait introduire l’affaire comme privée par la famille de Jeanne d’Arc ; mais oubliant de suite cette précaution oratoire et laissant parler son cœur anti-anglais, il déclare agir d’office, « ex officio mero », et prononce en préambule, etc. ». Je ne comprends pas ce que cela signifie. C’était bien une affaire soulevée par la famille de Jeanne ; j’ignore quel sens précis on doit attribuer à cette expression singulière ; « la frime des réserves diplomatiques ». Il faudrait des textes pour affirmer que le cardinal, avant de s’acquitter de sa tâche, était « allé s’inspirer au mont Saint-Michel... si mystiquement uni à Jeanne. » Je crains qu’il n’y ait là quelque fantaisie.

                                               S[alomon] R[einach]