Batiffol, P.: La légende de Sainte Thaïs (extrait du Bulletin de Littérature ecclésiastique, juill.-oct. 1903).
(Toulouse 1903)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 2 (4e série), 1903-2, p. 368-369
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P. Batiffol. La légende de Sainte Thaïs (extrait du Bulletin de Littérature ecclésiastique, Toulouse, juill.-oct. 1903).


          L’histoire de la courtisane Thaïs convertie par le moine Paphnuce a fourni à M. Anatole France la matière d’un charmant livre et à M. Gayet celle d’écrits divers et de conférences un peu bruyantes sur la pécheresse égyptienne, dont on a prétendu qu’il avait découvert la momie à Antinoë (1). Mgr Batiffol rappelle que la légende est une simple « moralité », sans le moindre fondement historique, et que la découverte archéologique n’est pas plus sérieuse que la légende. M. Gayet a lu, sur le plâtre d’une niche voisine du prétendu tombeau de Thaïs l’inscription suivante ;

                    + ΕΚΟΙΜΗΘΗ ΜΑ

                    ΚΑΡΙΑ ΘΑΙΑΣ

                       ΘΕCCΑ...

          Il traduit ; « Ici repose la bienheureuse Thaïs... ; puis un mot qu’il est difficile de préciser ». Mais l’adjectif μακάριος ou μακαρία est toujours précédé de l’article et Thaïs ne s’appelle pas, en grec, Θαίας, mais Ταισία. M. Batiffol a songé à lire ; Ἐκοιμήθη Μακαρία Θαίας, c’est-à-dire ; « Ici repose Makaria, fille de Thaia ». En tous les cas, l’épitaphe (sans doute mal copiée) n’a rien avoir avec la légendaire Thaïs. L’étiquette qui contribue à propager cette erreur devrait disparaître du musée Guimet. 

                                                                                  X.

(1) Voir, en particulier, A. Gayet, Antinoë et les sépultures de Thaïs et de Sérapion, Paris, 1902.