Leclercq, Dom H.: Les Martyrs. II. Le troisième siècle. Dioclétien.
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Compte rendu par René Cagnat, Revue Archéologique t. 2 (4e série), 1903-2, p. 429-430
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Dom. [sic] H. Leclercq. Les Martyrs. II. Le troisième siècle. Dioclétien.


          Dans le numéro de mars-avril dernier j’ai rendu compte du premier volume de cette publication et j’ai insisté surtout sur les qualités de critique dont l’auteur a fait preuve. Il a suivi la même méthode dans le second volume, divisant les passions en deux catégories ; celles qui sont authentiques et celles qui contiennent des éléments apocryphes plus ou moins abondants ; mais non pas avec autant de rigueur. Je n’en veux pour preuve que l’aveu qui lui échappe (p. 493) ; « Nous avons jugé devoir faire une exception en faveur des actes de saint Saturnin, des deux martyrs de la persécution de Dèce, etc., à la règle que nous nous sommes imposée de distinguer les ouvrages authentiques des écrits non historiques. Les pièces qui viennent d’être mentionnées nous ont paru dignes d’être placées parmi les témoins d’une littérature sincère et exempte de falsifications. » Pourquoi cette place faite à la fantaisie dans une question scientifique?

          La préface contient une étude sur les chrétiens condamnés aux mines et une dissertation sur la façon dont le christianisme fut envisagé dans l’empire romain. Celle-ci explique très clairement et très doctement l’opposition qui existait entre le christianisme et la société païenne et dont devaient forcément sortir les persécutions. La première constitue une utile contribution à l’histoire de l’exploitation des mines dans le monde romain. Mais quelle singulière exagération que celle-ci (p. xlix) « ; [sic] Il existe encore de nos jours des reliques de ces martyrs ; ce sont les matériaux extraits par eux des gisements de la Grèce, de la Sardaigne, etc. et qu’on expédiait dans les emporia de Rome » ! Reliques, en tous cas, singulièrement anonymes!

                                               R[ené] C[agnat]