Morin, A. S.: Dissertation sur la légende Virgini pariturae ayant cours à Chartres
(Paris, Martinet )
Compte rendu par A. S., Revue Archéologique 9, 1864-5, 2e série, p. 149-150
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Dissertation sur la légende Virgini pariturae ayant cours à Chartres, par A. S. Morin. Paris, impr. Martinet, 5, rue Mignon.


 

On sait que, d’après une légende très-répandue à Chartres, les Druides, plus de cent ans avant la naissance de Jésus-Christ, auraient rendu un culte à la Vierge, et lui auraient élevé une statue et consacré un sanc­tuaire sur l’emplacement actuel de la cathédrale de Chartres. M. A. S. Morin s’est donné la peine de réfuter les divers arguments sur lesquels les partisans du culte de la vierge celtique se sont appuyés pour donner à cette légende quelque apparence de fondement historique. Nous ne croyons pas que ce soient, en général, nos lecteurs qui aient besoin d’être mis en garde contre de semblables traditions ; nous pensons, toutefois, qu’il n’est pas mauvais de montrer de temps en temps sur quelles légères données ces légendes s’appuient, et combien il s’en faut qu’elles aient le caractère d’une respectable antiquité. « Le plus ancien monument écrit où il soit fait mention de la tradition que nous examinons, nous apprend M. Morin, date de 1389. » C’est une vieille chronique à laquelle personne ne peut attribuer le moindre caractère historique. Tel est pourtant le point de départ de tout ce qui a été écrit sur ce sujet. L’inscription de Châlons-sur-Marne : Virgini pariturœ, est de pure invention. Restent donc uniquement les récits qui, traditionnellement, dit·on, se transmettent les bons habitants de Chartres. M. Morin, dans un paragraphe intitulé : Y a-t-il réellement tradition ? montre très-bien que cette tradition est insai­sissable au delà du XIVe siècle, et qu’elle n’a par conséquent aucun carac­tère sérieux. Dans un autre paragraphe : Comment a pu se former la légende ?il explique, d’ailleurs, d’une façon très-sensée, comment tous ces récits ont pris naissance. Il est donc à espérer que nous ne verrons plus de semblables fables déshonorer les histoires ecclésiastiques ou autres du pays chartrain. Avoir dissipé ces illusions, c’est non-seulement avoir rendu hommage à la science, mais service à la religion. A. S.