Guglielmo Ferrero. Grandezza e Decadenza di Roma. Vol. I. La Conquista dell’Impero. Vol. II, Giulio Cesare. Milan, Trèves, 1902, 2 vol. in-8 de 528 et 562 p.

          L’histoire militaire s’efface de plus en plus devant l’histoire sociale et, dans cette dernière, c’est l’histoire économique qui tient aujourd’hui le premier rang. On ne s’étonnera donc pas que M. Ferrero ait compris cette histoire populaire de l’Empire romain autrement que Gibbon et Duruy. A ses yeux (et il a mille fois raison), les Gracques sont surtout la manifestation d’un malaise né de la crise de l’agriculture en Italie ; Marius est le produit de « la grande insurrection prolétarienne du monde antique » ; Sylla, de même, a été porté au pouvoir par les forces conservatrices alarmées. L’auteur apprécie à son importance, qui fut énorme, le rôle des financiers romains en Orient (il a lu et cité le livre de M. Deloume sur les Manieurs d’argent à Rome). Toutefois, M. Ferrero ne supprime pas le récit des événements militaires là où il y aurait à le supprimer de l’affectation ; ainsi l’on trouvera, dans le t. II, une histoire brève, mais très vivante, de la conquête de la Gaule par Jules César.

          Les auteurs modernes sont rarement cités en note, mais il y a une bibliographie à la fin du t. II. Cette bibliographie aurait besoin être révisée ; ainsi j’y ai cherché en vain les noms de Seeck, de Stoffel, de Long et j’y ai constaté de nombreuses incorrections.

                                               S[alomon] R[einach]

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