Mély, F. de: Le Saint Suaire de Turin est-il authentique ? Les Représentations du Christ à travers les âges. In-8, 96 p. et 52 gravures.
(Paris, Poussielgue 1902)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 1 (4e série), 1903-1, p. 94-95
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F. de Mély. Le Saint Suaire de Turin est-il authentique ? Les Représentations du Christ à travers les âges. Paris, Poussielgue, 1902, in-8, 96 p. et 52 gravures.


          Nos lecteurs savent que M. de Mély a été, avec M. l’abbé Chevalier, le plus zélé et le plus compétent des critiques qui ont combattu l’authenticité du Saint Suaire de Turin. La brochure que nous annonçons reproduit et complète ses arguments, mais elle fait mieux ; elle offre au grand public un précis commode et bien illustré de l’iconographie de Jésus. On peut même regretter que l’histoire du Suaire y trouve une place peu en rapport avec l’importance réelle de cette relique. A la page 54, M. de Mély rappelle avec raison la théorie de M. Wünsch (et non Wunch) sur le graffite du Palatin ; mais il est trop pressé d’admettre que Mercure Criophore soit devenu le  on [sic] Pasteur. Plus loin (p. 58), il signale l’hypothèse récemment exposée dans la Revue archéologique par M. Torr, au sujet de la jeunesse de Jésus, et il la trouve « fort intéressante », sans pourtant vouloir prendre parti. Un Christ imberbe, fresque inédite d’une église copte (VIIe siècle), est reproduit à la page 59 d’après une photographie de M. Clédat. L’explication du groupe de Panéas (p. 60) est attribuée à tort à M. Bertaux ; elle est admise depuis fort longtemps. A la page 76 est gravée la médaille d’Innocent VIII, copie d’une émeraude byzantine envoyée au pape par Bajazet II en 1492 ; la tête du Christ qu’elle reproduit a été certainement connue de l’auteur d’un tableau de Berlin attribué à Jean van Eyck (fig. 48). C’est sans doute par une erreur typographique que M. de Mély place ce portrait au XIVe siècle ; je m’étonne d’ailleurs qu’il n’en ait pas rapproché la médaille d’Innocent VIII, dont l’analogie saute aux yeux. Mais où Jean van Eyck avait-il vu une empreinte de l’émeraude de Bajazet ? M. L. Kœmmerer (Van Eyck, p. 78) s’est également posé cette question, sans pouvoir y donner de réponse. 

                                               S[alomon] R[einach]