Reinach, Th.: L’histoire par les monnaies. Essais de numismatique ancienne. In-8, iv-272 p., avec 6 planches et 20 gravures dans le texte.
(Paris, Leroux 1902)
Compte rendu par P. L., Revue Archéologique t. 1 (4e série), 1903-1, p. 296-297
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Th. Reinach. L’histoire par les monnaies. Essais de numismatique ancienne. Paris, Leroux, 1902. In-8, iv-272 p., avec 6 planches et 20 gravures dans le texte.


          Le numismate ne doit être, à titre exclusif, ni un collectionneur, ni un rédacteur de catalogues ; son objet le plus élevé est nécessairement la connaissance d’une partie de la vie antique, de l’économie politique, de l’industrie et de l’art. Ce volume, composé d’essais agréables à lire et fortement documentés, peut être recommandé à ceux qui abordent les études de numismatique avec la préoccupation de chercher dans les monnaies autre chose que des petits ronds de métal.

          On trouvera des idées générales sur ce sujet, appuyées d’exemples précis, dans le premier mémoire, L’histoire grecque et la numismatique (p. 1-20). Le second aborde le problème de l’invention de la monnaie, dont nous sommes redevables aux Lydiens (p. 21-34). Après un essai sur la date de Pheidon, roi d’Argos, un long travail est consacré au problème de la valeur proportionnelle de l’or et de l’argent dans l’antiquité grecque (p. 41-73). Puis il est question des monnaies d’or de Sicile, du ciseleur Acragas, né d’une plaisante erreur de Pline, du système monétaire delphique, des stratèges sur les monnaies d’Athènes, des monnaies des Derrones, des rois de Pont, de Paphlagonie, de Bithynie, etc. Grâce aux monnaies de Bithynie, M. Théodore Reinach a pu démontrer (p. 183) que l’auteur de la Vénus accroupie ne s’appelait pas Daedalos, mais Doedalsès. Viennent ensuite des articles sur les néocorats de Cyzique, sur une crise monétaire du IIIe siècle de l’ère chrétienne, une monnaie hybride des insurrections juives, la dynastie de Commagène, les monnaies et le calendrier de Méton, la monnaie Thibronienne. Le volume se termine par la réimpression d’un amusant article sur un livre du pseudo-numismate Colleville et d’une notice sur Lucien de Hirsch, dont les belles collections ont enrichi le Musée de Bruxelles et attendent toujours un éditeur.

          L’illustration de cet ouvrage est très bonne ; il y a notamment une planche (IV), reproduisant des décadrachmes d’Agrigente, qu’il faut recommander à tous les dévots de l’art grec.

                                                       P. L.