Glover, Terrot Reaveley: Life and letters in the fourth Century. In-8, ix-398 p.
(Cambridge, University Press 1901)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 1 (4e série), 1903-1, p. 442
Site officiel de la Revue archéologique
 
Nombre de mots : 306 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1552
 
 

Terrot Reaveley Glover. Life and letters in the fourth Century. Cambridge, University Press, 1901. In-8, ix-398 p.


          Ce volume contient des essais faciles à lire et pourvus des références indispensables sur Ammien, Julien, Quintus de Smyrne, Ausone, Symmaque, Macrobe, Synesius, les romanciers grecs et chrétiens, etc. Je l’ai acheté pour en avoir lu de grands éloges dans des revues anglaises et américaines. Dirai-je que je le regrette aujourd’hui ? Non, certes, car le sujet est si attrayant et M. Glover écrit si gentiment qu’on passe avec lui des heures agréables. Mais, il faut le dire, en dépit de certaines apparences, c’est un livre de seconde main. 

L’auteur paraît mal savoir l’allemand (il cite Harnack et Gregorovius en traduction) ; en revanche, ayant vécu et enseigné au Canada, il doit savoir très bien le français. Ses sources principales (avouées d’ailleurs) sont Sainte-Beuve, Boissier, Chassang, Gasquet, Goyau, à côté des grands ouvrages anglais de Gibbon, Hodgkin et Bury. Je m’étonne qu’il n’ait ni connu ni cité Amédée Thierry, si charmant, bien que parfois superficiel, dans ses beaux ouvrages narratifs sur le IVe siècle, dont il n’existe, que je sache, d’équivalent en aucune littérature. Mais nous, qui lisons Sainte-Beuve, Boissier, etc. dans le texte, nous éprouvons une sorte d’agacement à les retrouver sous un vêtement de coupe anglaise. Le meilleur service que puisse rendre M. Glover à ses lecteurs anglo-saxons, c’est de leur inspirer le désir de recourir aux charming books auxquels il doit, à peu de sauce près, tout ce qu’il y a de charming dans le sien (1). 

                                                   S[alomon] R[einach]

(1) M. Glover ne s’est pas même donné la peine de lire l’Apulée de M. Monceaux, qu’il cite à travers une critique de M. Boissier (p. 364). De même pour Villemain, qu’il cite à travers Sainte-Beuve (p. 372), pour Beugnot, qu’il cite à travers Milman (p. 240). On travaillait comme cela en France, il y a trente à trente-cinq ans. L’Angleterre aurait-elle besoin d’une Revue critique ?