Littmann, Enno - Prentice, William Kelly: Publications of the Princeton University. Archaeological Expedition to Syria in 1904-1905. — Division III : Greek and Latin Inscriptions. Section A. Southern Syria. Part 1. Ammonitis. Gr. 4°, iv-20 pages, avec 19 ill. — Section B. Northern Syria. Part 1. The XXX and XXX ibn Wardân. Gr. 4°, iv 42 pages, avec 54 ill.
(Leyden, Late E. J. Brill 1908)
Compte rendu par Louis Jalabert, Revue Archéologique t. 12 (4e série), 1908-2, p. 326-328
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 Publications of the Princeton University. Archaeological Expedition to Syria in 1904-1905. — Division III : Greek and Latin Inscriptions, by Enno Littmann and William Kelly Prentice. Section A. Southern Syria. Part 1. Ammonitis. Gr. 4°, iv-20 pages, avec 19 ill. — Section B. Northern Syria. Part 1. The ’Alâ and Kasr ibn Wardân. Gr. 4°, iv 42 pages, avec 54 ill. Leyden, Late E. J. Brill. 1908.


   Le butin épigraphique de l’expédition ne compte pas moins de 1.200 inscriptions grecques et latines. MM. Prentice et Littmann se sont partagé la publication de cette riche récolte, en se conformant à la division déjà adoptée dans la partie archéologique (Division II) : M. Prentice s’est réservé les textes de la Haute Syrie qui appartiennent à la même famille que ceux déjà relevés dans son premier voyage dans le nord de la Syrie; à M. Littmann revient le soin d’éditer ceux que l’expédition a srecueillis dans le Haurân et les régions voisine (nos 1 à 806) : s’il n’est pas épigraphiste de profession comme son collègue, du moins sa compétence de sémitisant le servira heureusement dans l’étude de ces textes où les noms orientaux sont nombreux. Pour éviter les retards inhérents à toute publication de ce genre, les éditeurs se sont décidés à distribuer en fascicules les matériaux de leur publication : la première section comprendra 7 parties (Ammonitis, Southern Haurân, Umm idj-Djimâl, Bosra, Dj. Haurân, , Haurân plain and Ledjâ) et la seconde 6 (The ’Alâ and Kasr ibn-Wardân, Anderin-Kerrâtîn-Ma’râtâ, Dj. Rîlul, Dj. Bârîshâ, Dj. Sim’en, Dj Halakah and Dj. il-Wastânî). Le premier fascicule double qui vient de paraître renferme la première partie des deux sections et contient 16 inscriptions, recueillies dans la région d"Ammân et Gérasa (nos 1-16) et 101 textes (nos 807-908) provenant du massif el-’Alâ, — haut plateau qui s’étend à l’est de Hamâ, à partir de Sèlemîyeh, sur une longueur de 25 milles, — et de Kasr ibn Wardân plus au nord encore.

   Dans la première partie, l’inédit est représenté par quelques fragments seulement (nos 6, 7,8, 12 à 16) ; les autres textes ont déjà été publiés anciennement, ou l’ont été l’année qui suivit le passage de la caravane américaine. Les notes de Littmann, bien que succinctes, sont généralement très bonnes.

   Je me contenterai de signaler quelques détails : p. iv, à propos du culte d’Héraklès à ’Ammân, il fallait citer Rec. d’Archéol. orient., VII, p. 147-155 et VIII, p. 121-125 ; — n° 1, Herculeus (Littmann), la Rev. Bibl., donne clairement Heraclitus ; la lecture Solvedi[enu]s (= Salvidienus) n’est pas certaine : le S appartient à la finale du gentilice qui précédait ; — n° 2, j’ai revu le texte, en août 1905: la moitié supérieure du cippe avait déjà disparu ; la note sur le cursus de L. Aemilius Curus n’est ni complète ni tout à fait exacte : un simple renvoi à la Prosopographia serait préférable ; — n° 3, l’ancien nom d’Hiérapolis est Βaμϐύκη, non pas Βομϐύκη ; sur l’ethnique Μαμϐογαῖος, (non Μανϐογαῖος), cf. Mélanges de la Fac. orient. de Beyrouth, II, p, 290, n. 1 et 2 ; ­— n° 4, bibliogr. écourtée, ajouter Am. Journal of Phil., VI p. 191-2 ; Revue Biblique, 1895, p. 587 ; Année épigr., 1895, n° 179 ; Inscr. graecae ad res rom., III, 1378 ; ayant examiné l’inscription avec soin, je ne crois guère à la lecture Ῥουμέθων ; — n° 5, ajouter à la bibliogr. non seulement le nom de Buckingham (p. iv), mais encore ceux de Conder (Pal. Expl. Fund, 1882, p. 107), Allen (Am. Journal of Phil., VI, p. 191), S. Merrill (East of the Jordan, p. 265), Germer-Durand (Rev. Bibl., 1895, p.587) ; le P. Germer-Durand a vu un de ces tambours qui porte, au-dessous de le numéro ΠΖ; — n° 6, ΚΟΚΚΙΠΟΥ doit se lire Κοκκ(ηί)ου ; l’interprétation chrétienne de la finale est inadmissible.

   La grande majorité des textes publiés par M. Prentice sont inédits (19 seulement étaient déjà connus) ; malheureusement beaucoup sont très fragmentaires. L’intérêt de ces textes, à peu près exclusivement chrétiens et dont la plupart datent du VIe siècle (40 inscr. datées sont réparties entre 363 et 605 J.-C.), vient surtout de leur connexion avec les monuments qu’ils datent et aussi de ce qu’ils nous renseignent sur l’importance et la vitalité des communautés chrétiennes qui occupaient cette partie de la Haute Syrie et y multipliaient les constructions de basalte, rudement taillées, mais dont presque aucune n’est dépourvue d’inscriptions, de monogrammes, de symboles religieux. Les inscriptions bien souvent se réduisent à un nom propre, une date ou une maxime pieuse ; les doxologies y sont assez fréquentes, comme aussi les textes scripturaires. Je signale notamment : Ps. 792 (nos 830-31), 8311 (838), 994 (812), 11719 (841), 11720 (822, 826, 907), 1208 (816) ; Cant. cantic. 41,3,4,7 (839), 5t (840); Isaïe 63 (856, 859, 895) ; I Cor. 1031 (908) ; Rom. 831 (905) ; Hebr. 132 (832).

Les lectures et les interprétations de M. P. sont irréprochables et dénotent, avec beaucoup de perspicacité, une connaissance peu commune des textes difficiles de ces régions.

   Quelques remarques : pourquoi ne pas attribuer à Deissmann (Philologus, 1905, p. 475-8) la restitution des nos 830, 839, 842, 908 ? Je ne vois non plus nulle part la mention des rectifications apportées par M. Clermont-Ganneau (Rec. d’Archéol. orient., VII, p. 217 seqq.) à quelques-uns des textes de Lucas, repris par. M. Prentice ; — n° 819, Σαλαμάνις = Σαλαμάνης, on pourrait encore citer la variante Σαλαμάνιος (Rev. Bibl., 1902, p. 595) ; — n° 834, φρ = πρεσϐυτέρου me paraît très hasardé ; — n° 850, je préférerais Βέ(σ)σωνος à Βέεσωνος ; — n° 877, Μνήσθητι, Κ(ύρι)ε, τοῖς καρποφορέσασιν a déjà des analogues à Madaba (Rev. Bibl., I, p. 641) et à Dana (Izviestiia de l’Inst. archéol. russe de Constantinople, VII, p. 198) : — n° 885, ΠΗΛΕΞΕΙ me semble devoir donner (τ)ῇ λέξει (cf. Mélanges de Beyrouth, II, p. 298) ; lire κουράτορα et non pas κυράτορα.

                                                                             L. Jalabert