AA. VV.: Mélanges de la Faculté orientale (Université de Beyrouth). T. II. ln-8, 423 p.
(Paris, Londres et Leipzig 1907)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 11 (4e série), 1908-1, p. 149-150
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Mélanges de la Faculté orientale (Université de Beyrouth). T. II. Paris, Londres et Leipzig, 1907. ln-8, 423 p.


Ce second volume est encore plus intéressant que le premier et témoigne d’une activité scientifique digne de tous éloges. Quelques mots doivent suffire sur les neuf mémoires qui le composent : 1° Lammens, Étude sur le règne du Calife omaiyade Mo’âwia Ier (suite). Recherches historiques de première main sur ce personnage, que Sprenger comparait spirituellement à Louis-Philippe. 2° Dillesenger, L’authenticité de la IIa Petri. Mémoire important. L’auteur aboutit à la conclusion — à mon avis inadmissible — que la IIa Petri est la traduction d’une lettre écrite de Rome par Pierre vers 65 et qu’elle est du même auteur que la Ia Petri. C’est la doctrine orthodoxe ; elle ne prévaudra point ; mais le P. D. me semble avoir raison de rejeter l’opinion savante qui fait de la IIa Petri un factum de la fin du IIe siècle. J’incline, pour ma part, à attribuer les deux lettres dites de Pierre à une même officine des environs de l’an 80-85 ; cette officine était sise à Babylone d’Égypte (le vieux Caire), qui possédait une garnison romaine et où il y eut de bonne heure beaucoup de Syriens. Le but qu’on poursuivait était de revendiquer la primauté de cette Babylone sur Alexandrie, en tant que communauté chrétienne. L’église d’Alexandrie se rattachait à saint Marc ; Babylone voulut se mettre sous le patronage de saint Pierre, le maître de Marc. Or, il arriva qu’au moment où les deux homélies pétrines (toutes pauliniennes, d’ailleurs) commençaient à se répandre à travers le monde, l’Apocalypse (93) popularisa l’idée que Babylone signifiait Rome; d’où l’opinion que les lettres de Pierre auraient été écrites de cette ville. Le faussaire manqua son but et le dépassa. A l’appui de ma manière de voir, je peux aussi alléguer l’origine gréco-égyptienne de l’Évangile et de l’Apocalypse dites de Pierre, dont les relations avec la IIa Petri sont très étroites et universellement admises. 3° P. Mallon, Une école de savants égyptiens au moyen âge (suite et fin). Grammairiens coptes du XIVe siècle ; extraits inédits d’Aboû Sâker ; 4° P. Jalabert, lnscriptions grecques et latines de Syrie (dédicace à Julien l’Apostat, recreatori sacrorum et exstinctori superstitionis ; textes relatifs à la déesse Leucothée et au culte de Sérapis ; notes sur un ms. arabe du XIXe siècle contenant des copies de textes grecs de Homs) ; 5° P. Weismann, Les Psaumes hostiles aux sacrifices (thèse conservatrice) ; 6° P. Mouterde, La voie romaine d’Antioche d Ptolémaïs (milliaire découvert près de Beyrouth) ; 7° P. Neyraud, Note sur l’expression ****** en hébreu biblique; 8° P. Lammens, Le massif du Gebel Siman et les Yézidis ; les Maronites ; 9° P. Cheikho, Les archevêques du mont Sinaï (d’après un manuscrit arabe de 1710). L’auteur a pu dresser une liste de 40 archevêques ; il reste une grande lacune du VIe au IXe siècle.                                     S[alomon] R[einach]