AA. VV.: Catalogus codicum hagiographicorum Graecorum bibliothecae Vaticanae ediderunt « Hagiographi Bollandiani » et « Pius Franchi de’ Cavalieri ». In-8, viii-324 p. Ad catalogum codicum hagiographicorum Graecorum bibliothecae Vaticanae supplementum. In-8, 22 p.
(Bruxelles 1899-1902)
Compte rendu par Seymour de Ricci, Revue Archéologique t. 3 (4e série), 1904-1, p. 288-292
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Catalogus codicum hagiographicorum Graecorum bibliothecae Vaticanae ediderunt « Hagiographi Bollandiani » et « Pius Franchi de’ Cavalieri » (Bruxelles, 1899 in-8), viii-324 p.


Ad catalogum codicum hagiographicorum Graecorum bibliothecae Vaticanae supplementum (Bruxelles, 1902, in-8), 22 p.


         Les Bollandistes actuels ont compris de la façon la plus large leur mission d’hagiographes ; armés de toutes les ressources de la science contemporaine, ils continuent dignement l’entreprise commencée il y a trois siècles par leurs glorieux prédécesseurs et les deux volumes déjà, publiés des Acta Sanctorum Novembris (t. I, 1887 ; t. II, 1, 1894), ne laissent rien à désirer, ni au point de vue de la documentation, ni au point de vue de l’exactitude. Le Synaxaire de Constantinople publié en 1902 par le père Delehaye forme un appendice précieux à cette gigantesque série. 

          Ils avaient constitué, pour leur usage personnel, au cours de ces dernières années, un certain nombre de répertoires ; ils n’ont pas hésité à livrer au public savant ces précieux outils de travail, parmi lesquels il faut citer en première ligne les Bibliothèques hagiographiques grecque et latine ; ces deux ouvrages contiennent, avec leur incipit et leur bibliographie sommaire, l’indication de tous les textes hagiographiques publiés jusqu’à ce jour ; ils permettent ainsi de reconnaître à première vue les anecdota.

          Ils ont aussi publié un précieux Repertorium hymnologicum dû à la plume infatigable du chanoine Ulysse Chevalier. Il n’est plus besoin de signaler au public les vingt-deux volumes des Analecta Bollandiana, mine inépuisable de documents précis, recueil inestimable auquel les savants les plus illustres de tous pays ont tenu à honneur de collaborer (1).

          Depuis près de vingt ans une autre tâche, et des plus importantes, a beaucoup attiré leur attention ; ils se sont efforcés de cataloguer les manuscrits hagiographiques des principales bibliothèques européennes et ces catalogues, ils les ont généreusement livrés à la publicité, au lieu de les garder dans leurs dossiers. C’est ainsi que l’on a vu paraître tour à tour le Catalogus codicum hagiographicorum Bibliothecae Regiae Bruxellensis (t. I et II, mss. latins, 1886-1889), le Catal. codd. hagiogr. Bibl. Nationalis Parisiensis (mss. latins, 4 vol. 1889-1893 ; mss. Grecs (2), 1 vol. 1896) et un certain nombre d’inventaires de moindre étendue, dispersés dans les Analecta Bollandiana.

          Ils viennent d’ajouter à cette série un volume très important ; c’est celui qui motive cet article et qui contient les manuscrits grecs de la Bibliothèque du Vatican. Après la Bibliothèque Nationale qui contient près de 4.800 mss. grecs, le grand dépôt romain passe pour être le plus riche du monde ; avant l’incorporation de la Barberine et de la Borgiane, on évaluait déjà, à 3.576 ou à 4.152 le nombre de ses mss. grecs. Ses richesses ne sont encore que partiellement connues (3). Sur les cinq fonds principaux qui la composent (Vaticana, Palatina, Reginae, Pii II, Ottoboniana et Urbinas), les quatre derniers, les moins importants, ont dès maintenant d’excellents catalogues par H. Stevenson, E. Feron, F. Battaglini et C. Stornajolo. Les codices Vaticani graeci, au nombre, dit-on, de 2.284, ont été soigneusement décrits par MM. Pio Franchi de Cavalieri et Mercati dans un ouvrage considérable qui sera sous peu à l’impression, et dont l’apparition est attendue de plusieurs côtés avec une légitime impatience.

          Les Bollandistes ont eu donc à faire deux travaux complètement distincts ; ils ont eu à cataloguer, en les reprenant ab initio, tous les mss. hagiographiques grecs contenus dans les codices Vaticani ; pour les autres fonds, ils ont eu surtout à compléter les catalogues antérieurs ; dans cette dernière partie de leur travail, ils ont trouvé en M. Pio Franchi un collaborateur aussi compétent que consciencieux.

          Pour chaque ms. les auteurs ont indiqué la provenance antérieure du volume, le nombre des feuillets, la dimension, la date et les particularités matérielles. Puis ils donnent la liste de tous les documents hagiographiques contenus dans le volume ; ils en reproduisent les titres, en grec, d’après le ms. ; ils se distinguent par là des auteurs des catalogues publiés du Vatican, qui se sont, la plupart du temps, contentés de traduire ou de résumer ces titres en latin. Enfin, et ce trait-là encore n’appartient qu’à eux, ils indiquent la bibliographie de tous les textes inventoriés ; ils renvoient d’ordinaire à la Bibliotheca hagiographica graeca, par la lettre B affectée d’un exposant numérique (B1 B2 B3), cet exposant indiquant, quand on connaît plusieurs vies grecques d’un Saint, en présence de laquelle on se trouve. Pour tous les documents inédits (ou non identifiés), ils donnent non seulement l’incipit, mais encore le desinit, comme le faisaient jadis Lambeck, Yriarte et Hase.

          De copieux index des ménologes, des anciens possesseurs, des saints et des auteurs font du Catalogue des mss. hagiographiques grecs du Vatican un volume des plus agréables à manier. Peut-être aurait-on pu ajouter un index des copistes et une liste des manuscrits datés.

          De propos délibéré, en rédigeant leurs catalogues, les Bollandistes laissent de côté le déchiffrement des palimpsestes ; ils s’empressent, par contre, de les signaler, chaque fois que d’autres les ont déchiffrés avant eux ; c’est ainsi que de récentes recherches de M. Mercati sur les palimpsestes grecs du Vatican ont amené la découverte d’un certain nombre de fragments hagiographiques qui, naturellement, ne figuraient pas dans le catalogue publié par les Bollandistes. Ceux-ci ont consigné le résultat de ces études ultérieures dans un fascicule supplémentaire publié en 1902 et dans lequel ils ont inséré également quelques descriptions de mss. envoyées par M. Pio Franchi.

          Rappelons que, dans un fragment du martyre de saint Trophime (codex Vaticanus 1853) déchiffré par M. Mercati, se trouve une portion d’une apologie très ancienne du christianisme, où M. Baumstark est tenté de reconnaître celle de Quadratus (4).

          Pour terminer ce compte-rendu, signalons une toute petite erreur et une addition à faire au supplément ; p. 212, au lieu de Palat. 39, il faut lire, semble-t-il, Palat. 38 (5), d’autre part, il n’est question, ni dans le supplément, ni à plus forte raison, dans le catalogue, du codex rescriptus Vaticanus Graecus 1238. Comme ce ms. est palimpseste et d’un certain intérêt, j’en publie ici une description minutieuse que je dois à la bienveillante libéralité de son auteur M. Pio Franchi de Cavalieri et à l’obligeante entremise de Dom Cornelio Villani. C’est une primeur dont je remercie au nom de la Revue archéologique le savant auteur du catalogue attendu des Codices Vaticani Graeci où figurera cette description.

          Il cod. Vaticano greco 1238, di ff. 381 (+ 1a, 1b, 138a, 169a, 338a), alti m. 0,311, larghi 0,201, è diviso in tre volumi legati in pelle rossa ed ornati, sul dorso, degli stemmi di Pio IX e di G. B. Pitra card. bibliotecario. Il primo volume comprende i ff. 1-114, il secondo i ff. 249-381, il terzo i rimanenti. In gran parte il codice è membranaceo, ma sodo cartacei i ff. 1a-4, 6-11, 14-16, 18-20, 23-25, 28-31, 34-37, 117, 119, 122, 424 [sic], 128, 130, 132, 133, 135, 137, 139-141, 144-146, 149-151, 144-146, 149-151 [sic], 154-156, 159-161, 164-166, 169-170, 173-175, 178-180, 183-185, 188-190, 192-194, 197-200, 202-205, 332-334, 337-338a.

          Palinsesti sono tutti i ff. membranacei della I parte, tutti i ff. membranacei della seconda (tranne i ff. 206-248), e della parte III i ff. 331, 335, 336, 339.

          Lavati ma non rescritti (tranne le poche cose che poi noterò) sono i ff. 1. 1a (frammenti del lib. IV dei Re), 380, 381 (pezzi di Isaia 63-64 ; Ger. 31 ; Dan.). Questi ff. derivano da un codice diverso da quelli da cui sono stati tolti gli altri ff. palinsesti. Essi sono scritti a linee piene da una mano del sec. XI, mentre gli altri a due colonne e da mani del sec. X. Nei ff. 1 r°, 381 v°, attaccati già alle tavole della legatura, non si legge più nulla.

          La scrittura posteriore è del sec. XIII-XIV. I ff. non palinsesti membranacei sono della fine del sec. XII.

          Nel marg. inf. di 1a recto si trova il numero 22.

          I ff. 16-7 contengono l’indice greco del codice (Vecchio Testamento ; Genesi-Paralipomeni II). 

          Il marg. inf. del f. 1b recto offre lo stemma a colori del card. Carafa con la iscrizione Antii Carafae Bibliothecarii Munus ex Testamento

          I ff . 7 v°, 8, 9 r° sono vuoti. In 9 v° sono scritte poche cose in latino ed in greco, che non mette conto di riferire. 

          A capo del f. 10 è dipinto Iddio creatore con angeli ; niente di bello.

          Nel f. 260 v°, rimasto in parte vacuo, si vedono inscrite due note di due diverse mani : l’una parla del giubileo dell’ a. 1300 (ἐν τῶ καιρῶ τοῦ ἁγιωτάτου πάπα Ῥώμης Βενεφατίου etc.), l’altra della morte di Enrico VII (ἡμέρα δ’εἰς τὴν α’ τοῦ αὐγούστου μηνὸς etc.).

          Nel f. 379 v° ἔτει X ψγ’ e più sotto ἡμέρα X εἰς τὴν τοῦ δεκεμϐρίου μηνὸς ἐκοιμήθη ὁ δοῦλος τοῦ Θεοῦ Ἕκτωρ ἐπίσκοπος τοῦ Παλαιοκάστρου ἰνδ. ιδ’. ἔτει X ωθ’. Questa nota è riferita anche dal Batiffol (L’abbaye de Rossano, p. 167), il quale accenna altresi alle note del f. 260 v°. 

          Nel f. 380 r° una mano del sec. XIV στίχοι εἰς αἶνον τοῦ σώματος τοῦ Χριστοῦ ed altri εἰς αἶνον τῆς ὑπεραγίας Θεοτόκου. Il verso di questo f. ha due note di poco momento. Il f. 381 r° un breve indice greco e poche altre cose trascurabili.

          A la description que l’on vient de lire il ne manque qu’une chose, c’est l’indication exacte de ce que contient ce palimpseste. M. F. G. Conybeare a eu la bonté de me transmettre une copie rapide de quelques lignes de ce ms. qu’il s’était un jour amusé à déchiffrer ; voici cette copie, qui suffit à prouver que le texte est hagiographique ;

F. 339 recto ; καὶ εἰσελθοῦα ἐν τῷ κελλίῳ αὐτῆς, ἔκλεισεν τὰς θυρὰς, ἑσπέρας οὔσης· καὶ εἶπεν ὁ Ἀββᾶς τοῖς πρωτεύουσιν τοῦ μοναστηρίου · ὑπάγετε τι λέγει τὸ παιδίον τοῦτο · καὶ ἀπελθοντες ἠκούοντο. 

Verso ; εὖξαι μὴ ἐλθεῖν σε εἰς πειρασμόν · καὶ ταῦτα εἰποῦσα τοῦ παιδίου αὐτῆς ἐκοιμήθη ἐν κω · ἀπήγγειλαν δὲ τῷ Ἀββᾷ ταῦτα πάντα καὶ ἐδόξασαν τὸν θεὸν καὶ εἶπεν ὁ Ἀββᾶς · ἶγὼ ἴδον ἐν ὀράματι τῆς νυκτός (he sees the angels welcome Theodora, etc.).

          Guidé par le P. Delehaye, je n’eus pas de peine à retrouver ce passage dans la vie de sainte Théodore l’Égyptienne, publiée par M. Wessely dans le Jahresheft des k. k. Staatsgymnasium in Hernals, t. XV (Wien, 1889, in-8), p. 41 et 42, d’après des mss. grecs de Paris. Le texte du Vaticanus 1238 se présente sous une forme un peu plus concise que celui publié par M. Wessely d’après le Parisinus graecus 1454, auquel du reste il ressemble beaucoup. 

                                                   Seymour de Ricci

(1) Signalons encore leur important ouvrage, De codicibus hagiographicis

Iohannis Gielemans (Bruxelles, 1895, 8°). 

(2) En collaboration avec M. Omont. 

(3) Cf. surtout Gardthausen, Sammlungen und Cataloge griechischer Handschriften (Leipzig, 1903, 8°), p. 39-49. 

(4) Mercati, dans Conventus alter de archaeologia christiana Romae habendus

Commentarius authenticus (Rome, 1900, 8°), pp. 143-144, et dans Studi e testi V.

(5) Cf. Stevenson, Codices Palatini Graeci (Rome, 1885, 4°), p. 21.