Butler, Alfred J.: The Arab Conquest of Egypt and the last thirty years of the Roman dominion. In-8°. xxxiv-563 p. (16 sh.).
(Oxford, Clarendon Press 1902)
Compte rendu par Seymour de Ricci, Revue Archéologique t. 3 (4e série), 1904-1, p. 450-456
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Alfred J. Butler. The Arab Conquest of Egypt and the last thirty years of the Roman dominion. Oxford, Clarendon Press, 1902, in-8°. xxxiv-563 p. (16 sh.)


          A l’heure actuelle, le livre de M. Butler est le seul ouvrage historique détaillé que l’on ait encore consacré à une période quelconque de l’Égypte romaine ou arabe. Quel que soit le mérite des travaux de Sharpe et de Milne sur l’Egypte impériale, ce ne sont que des résumés, où l’histoire de cinq siècles est racontée en deux cents pages, où l’auteur n’a pu ni tout dire, ni tout discuter, et où enfin il a dû beaucoup tirer profit des ouvrages antérieurs, l’ampleur du sujet lui interdisant d’en reprendre l’étude ab ovo.

          M. Butler, au contraire, a préféré se borner ; il a voulu écrire l’histoire d’une crise, c’est-à-dire l’histoire de ce qui, par dessus tout, présente de l’intérêt pour un historien. Aucune crise n’a été plus courte que la conquête de l’Egypte par les Arabes, aucune n’est plus fertile en incidents et en enseignements, aucune enfin n’est plus mal connue. Les historiens les plus sérieux et les plus écoutés ont répété, sans sourciller, les histoires les plus absurdes. Ils se sont copiés les uns les autres sans remonter aux sources ; il en est résulté un chaos inextricable que M . Butler a mis six ans à débrouiller. A une période de trente-cinq ou quarante ans (610-650 apr. J.-C.) il a consacré un volume de près de six cents pages dans lequel il n’y a pas un mot inutile. La publication d’un travail aussi considérable est un véritable événement scientifique.

          Les sources de l’histoire de cette période sont multiples ; M. Butler, dans sa préface, essaye de les énumérer et de les grouper clairement. Les auteurs byzantins sont d’un laconisme extrême ; Théophane et Nicéphore se contredisent à chaque ligne, les théologiens de l’époque font de trop rares allusions aux événements contemporains ; Leontius de Néapolis est moins concis et M. Butler tire beaucoup de profit de l’excellente édition qu’en a publiée M. Gelzer.

          Les auteurs arméniens ne seraient pas beaucoup plus utiles, si M. Conybeare n’avait pas communiqué à M. Butler sa traduction manuscrite de l’ouvrage de Sebeos. En syriaque, d’autre part, on a Elie de Nisibis et la Chronique de M. Guidi, en attendant l’achèvement du Michel le Syrien que publie M. l’abbé Chabot.

          Nous n’avons que de trop courts fragments des historiens coptes, fragments que M. Amélineau a publiés et traduits. Une version éthiopienne nous a conservé par bonheur la plus grande partie de la chronique de Jean de Nikiou, témoin presque oculaire des événements qu’il raconte ; la traduction de Zotenberg, contrôlée sur une traduction anglaise manuscrite de M. Charles, est une des sources les plus précieuses qu’ait utilisées M. Butler. Quand M. Amélineau se décidera-t-il à publier le texte arabe de cet historien, texte qu’il annonce avoir découvert en Egypte ? C’est encore par des mss. éthiopiens que nous connaissons plusieurs vies curieuses de saints qu’a traduites M. Pereira de Lisbonne. 

          Ce n’était pas tout de connaître les auteurs classiques et de pouvoir utiliser les traductions existantes des historiens orientaux que je viens d’énumérer ; il fallait dépouiller en entier l’œuvre des historiens et des géographes arabes, auteurs dont la plupart attendent un traducteur, dont beaucoup même sont encore inédits. M. Butler n’a pas reculé devant cette tâche ; il a collationné avec soin les trois manuscrits connus de l’ouvrage toujours inédit de Sévère d’Ashmouneïn ; il a lu tour à tour Balâdhorî, Ibn ’Abd al-Hakam (1), Tabarî, Euychius, Edrîsî, Aboû Xalâh (plutôt qu’Aboû XâliX), Ibn Khallîkân et YâXoût sans parler de ’AbdallaXîf, d’Aboû ’l-Fidâ, d’Abou ’l-Faradj et de MaXrîzî.

          Parmi les historiens modernes il a fait usage d’une façon suivie des ouvrages de Renaudot et de Quatremère, qui ont conservé toute leur valeur, ainsi que de l’Histoire des Khalifes [sic] de G. Weil, livre qu’il déclare « vieilli, mais indispensable ».

          Ajoutez à ces textes les papyrus grecs, coptes, arabes et pehlvis que chaque année l’on découvre par centaines ; songez aux ruines des églises et des monastères qui jonchent le sol de l’Egypte ; rappelez-vous les mille objets insignifiants qui remplissent les musées et les collections ; vous vous direz que si la conquête arabe est une des périodes les plus mal connues de l’histoire de l’Egypte, c’est assurément celle pour laquelle les sources d’information sont les plus nombreuses et les plus variées.

          Il n’est personne qui ignore dans quelles circonstances Heraclius, fils du préfet d’Afrique, chassa Phocas du trône impérial en l’an 610 de notre ère. Heraclius quitta Cyrène en 609 par mer, pendant que son ami et lieutenant Nicetas prenait la route de terre vers l’Orient ; ils devaient, selon une légende dont M. Butler a démontré sans peine l’ineptie, se rejoindre à Constantinople ; le premier arrivé aurait la pourpre impériale. En réalité, l’expédition de Nicetas n’avait d’autre but que la conquête de l’Egypte.

          Nous ne connaissons l’histoire de la campagne de Nicetas que par Jean de Nikiou, dont M. Butler a analysé et commenté le récit avec beaucoup de sûreté. Peut-être aurait-il pu signaler au lecteur combien est difficile l’interprétation du titre apellôn (ou aysâyllôn, ou aysâllôn) qui paraît désigner le gouverneur militaire d’une ville ou d’une province.

          M. Butler identifie avec raison Miphamômis et Dimkarouni de Jean de Nikiou, avec le Momemphis et le Chaereu des textes classiques ; de même il a très justement reconnu que la porte d’Aoun à Alexandrie était la porte d’On ou d’Heliopolis. N’aurait-il pas dû mentionner la conjecture de Zotenberg ; Dafashîr = Taposiris ?

          Signalons en passant quelques pages intéressantes (pp. 9-13) sur la fertilité ancienne de la région située entre Cyrène et Alexandrie.

          M. Butler nous raconte ensuite comment Heraclius renversa Phocas et tâche, à l’aide des vies des patriarches d’Alexandrie, de reconstituer l’histoire de l’Egypte de 610 à 615.

          Cependant les Perses, sous Chosroes, avaient envahi la Syrie et pillé Jérusalem ; ils s’attaquèrent ensuite à l’Egypte et ne réussirent à prendre Alexandrie que grâce à une trahison dont la chronique syriaque nous a conservé le récit dramatique. M. Butler a puisé largement pour l’histoire de la domination perse dans la curieuse biographie de Pisentios, évêque de Koptos, traduite par M. Amélineau. Mais qui se douterait que l’endroit où se réfugie Pisentios quand il quitte Koptos (with his faithful disciple John to Mount Gemi in the neighbourhood) est le centre important de XXXX (Medinet-abou ou Deir-el-Bahari), dont il est question à chaque ligne des papyrus et des ostraka coptes de Thèbes (2) ?

          Il est intéressant d’apprendre (p. 91, note 2) que le musée du Caire possède un certain nombre de monuments de l’époque de la dénomination persane (617-627) ; si je suis bien informé, c’est M. Strzygowski qui en a déterminé la date. M. Butler aurait pu à ce propos dire quelques mots sur les papyrus pehlvis découverts en Egypte et dont j’ai vu au Louvre des fragments assez considérables que M. Blochet devrait bien publier (3).

          Un chapitre important est celui qu’a consacré l’auteur aux arts et à la littérature en Egypte au VIIe siècle de notre ère (pp. 93-115) ; on y trouvera réunis et commentés un nombre considérable de textes grecs ou orientaux que les archéologues proprement dits auraient peut-être omis de consulter, si M. Butler n’avait pas mis ainsi à la portée de tous ces précieux documents. Les quelques pages concernant les broderies et les tissus coptes auraient gagné à être plus étoffées ; à côté des textes fort curieux que cite l’auteur, il aurait pu s’étendre un peu plus sur les monuments eux-mêmes, dont la bibliographie est plus longue qu’on ne le croirait à la lecture de son livre. P. 109, note, Fower est une erreur typographique pour Forrer. S. K. M. pour South Kensington Museum est une abréviation que bien des travailleurs étrangers ne comprendront pas du premier coup. Les renseignements donnés par M. Butler sur la construction des vaisseaux dans les chantiers d’Alexandrie sont fort intéressants et le passage inédit de Sebeos, prouvant que dès 665 on employait en Egypte le feu grégeois, est de la plus haute importance pour l’histoire militaire.

          Les chapitres IX et X concernent les guerres d’Heraclius avec les Perses et l’Exaltation de la croix et se rattachent moins directement au sujet du livre que le chapitre XI qui porte comme titre ; The rise of Mohammed et que le chapitre XII qui contient le récit de la conquête de la Syrie par les Arabes (4).

          De 631 à 640, le patriarche d’Alexandrie, Cyrus, dont l’identification avec le célèbre Al MouXauXas est maintenant certaine, s’efforça de convertir l’Egypte à la foi orthodoxe sur la double nature du Christ. Il tenta vainement d’imposer par la persuasion aux Monophysites le compromis ingénieux de la formule monothélite, qui fut presque aussi mal reçue des Melkites que des Coptes. Il fut obligé d’avoir recours à la force et ce fut une persécution épouvantable dont les hagiographes coptes nous ont gardé le souvenir ému et naïf. Le patriarche jacobite Benjamin dut s’enfuir en Thébaïde où il réussit à dépister les recherches les plus acharnées. Son propre frère Menas fut noyé dans la mer après des tortures atroces. Samuel de Xalamoun ne dut qu’à un hasard d’échapper à la mort. M. Amélineau et M. Pereira avaient traduit la plupart des textes relatifs à cette longue persécution. M. Butler les a soigneusement réunis et commentés dans le chapitre XIII de son ouvrage (pp. 169-193).

          Cependant, commandés par Amr ibn al-’Âsî, les Arabes s’avançaient vers l’Égypte. M. Butler démontre aisément l’inanité de la légende selon laquelle le patriarche Cyrus aurait arrêté l’invasion par la promesse d’un tribut annuel de 200.000 dinars. La prise de Péluse ouvrit à Amr les portes de l’Égypte ; il traversa sans peine le Delta et envahit le Fayoum. Jean de Nikiou nous a transmis le récit de cette dernière partie de la campagne ; le texte est loin d’être clair et M. Butler est le premier à essayer d’en élucider les difficultés. Le point important est que, le Fayoum une fois conquis et les Romains taillés en pièces à la bataille d’Heliopolis (juillet 640), Amr était libre de réduire à son aise la forteresse de Babylone.

          Cette forteresse, construite par Trajan, était encore presque intacte il y a vingt ans. M. Butler la décrivit à cette époque avec beaucoup de soin dans son ouvrage Ancient Coptic churches in Egypt. Au cours de ces dernières années on en a détruit la plus grande partie et Max Hertz bey a trouvé la plus grande difficulté à arrêter cette œuvre de vandalisme. Le siège commencé par Amr en septembre 640 ne se termina qu’en avril 641 ; la citadelle se rendit et ses défenseurs l’évacuèrent le lundi de Pâques (5). 

          Après une campagne infructueuse dans le Delta et une courte expédition dans la Haute-Egypte, Amr s’était établi à FostâX, sa nouvelle capitale, et il songeait sérieusement à marcher sur Alexandrie quand le patriarche Cyrus vint se soumettre à son autorité et signer avec lui (8 novembre 641) un traité qui reconnaissait le nouveau gouvernement de l’Egypte. Les habitants d’Alexandrie se résignèrent bientôt au joug musulman, mais le Delta fut plus long à se soumettre et certaines villes offrirent aux envahisseurs une résistance acharnée. Le 29 septembre 642 les troupes arabes entraient à Alexandrie ; les Romains avaient définitivement perdu l’Égypte et la tentative de Manuel, si elle leur rendit le Delta pour quelques mois en 645, n’eut en somme d’autre résultat que le sac d’Alexandrie en 646.

          Dans toute cette partie de son livre M. Butler s’est attaché à combattre d’une façon toute particulière une erreur historique extrêmement répandue, suivant laquelle l’Egypte aurait succombé sans coup férir, parce que les Coptes auraient accueilli à bras ouverts les Arabes, non comme des envahisseurs, mais comme des libérateurs. L’énergie avec laquelle ils ont résisté et la dureté avec laquelle ils ont été traités par les vainqueurs montrent à quel point cette légende est peu fondée.

          Le chapitre XXIV de M. Butler est une longue description de la ville d’Alexandrie telle qu’elle était au moment de la conquête arabe. Il a, le premier, utilisé copieusement les historiens et les géographes arabes et les renseignements qu’il en a tirés intéresseront vivement les archéologues. Il a notamment réuni tous les textes orientaux relatifs au célèbre Phare et à sa destruction graduelle, que nous pouvons ainsi suivre de siècle en siècle à travers tout le moyen âge. Mais ce n’est pas en trente pages que l’on peut décrire Alexandrie et ce qu’il en dit est peu de chose à côté de tout ce qu’il y aurait à en dire. M. Butler était-il du reste assez préparé pour traiter un sujet aussi vaste ? L’on regrettera par exemple de ne trouver cités ni Saint-Genis, ni Mahmoud Rey, ni surtout M. Giacomo Lumbroso, qui a plus fait que qui que ce soit pour la topographie d’Alexandrie. Il fallait aussi (p. 400) signaler le plan d’Alexandrie dressé par le regretté Dr Botti et publié par M. Mahaffy dans le t. IV de l’Histoire d’Egypte de Pétrie.

          Le chapitre suivant, sur la destruction de la Bibliothèque d’Alexandrie, ne prête pas aux mêmes critiques. Personne n’ignore le récit d’Abulfarage suivant lequel Amr aurait fait brûler les livres de la Bibliothèque pour ne pas les donner à Jean le Grammairien ; ils auraient servi pendant six mois à chauffer les bains de la ville. On connaît aussi la réponse du khalife Omar ; « Si ces livres sont d’accord avec le Coran, ils sont inutiles, et s’ils sont en désaccord, ils sont nuisibles ». M. Butler démontre d’une façon définitive que cette légende n’a aucun fondement historique et que nous devons la rejeter de la façon la plus formelle. Tous ses arguments ne sont pas nouveaux, mais certains sont présentés pour la première fois et il ne sera pas inutile de résumer ici en quelques lignes les preuves qui militent contre l’authenticité du récit d’Abulfarage ;

          1° La réplique d’Omar est mal localisée dans le temps et dans l’espace, puisqu’on lui attribue le même mot à propos d’une bibliothèque de la Perse au rapport d’Ibn-Khaldoûn (6) ;

          2° Si ‘Amr avait voulu empêcher Jean le Grammairien d’avoir ces livres, il ne les aurait pas confiés à la garde peu sûre des « chauffeurs » des 4.000 bains publics d’Alexandrie ;

          3° Si le papyrus brûle assez bien, le parchemin est un fort méchant combustible ;

          4° Combien ne faudrait-il pas de volumes pour chauffer 4.000 bains pendant six mois?

          5° Jean le Grammairien est certainement Jean Philoponos (7). Or, Jean Philoponos mourut apparemment vers l’an 600. En 642 il aurait eu au moins

130 ans ;

          6° II est infiniment probable que la Bibliothèque d’Alexandrie n’existait plus depuis longtemps au VIIe siècle de notre ère.

          En effet, il est peu vraisemblable que la bibliothèque du Serapeum ait survécu au pillage de l’an 391 et aucun auteur byzantin ne la mentionne comme existant après cette date. Mieux encore ; Jean Moschus nous décrit longuement la vie d’un bibliophile alexandrin, Cosmas le Scholastikos qui, dit-il, lui rendit de grands services διὰ τὸ εἶναι αὐτὸν πολύβιβλον ὑπὲρ πάντας τοὺς ἐν Ἀλεξανδρείᾳ ὄντας καὶ προθύμως παρασχεῖν τοῖς θέλουσιν « parce qu’il était riche en livres plus que quiconque à Alexandrie et qu’il les prêtait de grand cœur à qui les voulait ». Moschus aurait-il parlé ainsi s’il y avait eu à Alexandrie une bibliothèque publique ? Non, répond très logiquement M. Butler, et cependant un travail récent lui donne tort ; M. Lumbroso (8) a remarqué, dans la chronique syrienne de M. Guidi, un passage relatif à un certain Pierre venu vers 600 à Alexandrie ut philosophiae studio operam daret... Hic autem Petrum olim in tabulario urbis in calce libri cuiusdam scriptum invenit hoc ; suit une prophétie sur les destinées de la ville. M. Lumbroso a démontré que le mot syriaque, traduit tabularium par M. Guidi, correspond exactement à βιϐλιοθήκη (9). Il y avait donc encore à Alexandrie une bibliothèque de la ville au début du VIIe siècle de notre ère. 

Après un chapitre final sur la reprise du Delta par les troupes de Manuel, le livre de M. Butler se termine par le récit de la mort d’ ’Amr et de la mort du patriarche Benjamin.

Il me reste à analyser les quatre appendices joints au volume : dans le premier, dont on ne voit pas bien la nécessité, il est question de l’histoire de la Vraie Croix pendant les premiers siècles du Moyen-Age ; le deuxième et le quatrième concernent la chronologie de la conquête de l’Égypte ; les dates proposées par M. Butler semblent de beaucoup préférables à toutes celles indiquées jusqu’ici par d’autres historiens ; sa chronologie forme un système homogène qui semble bien répondre aux données du problème ; notons dans cet appendice de précieuses remarques sur la date de la version dite Herakléenne ou Harkléienne de la Bible syriaque, et sur la chronologie des patriarches d’ A­lexandrie.

Le troisième appendice est encore plus important ; on y trouvera la solution d’un problème qui depuis vingt ans et plus a torturé bien des esprits. L’identité du mystérieux Al MouXauXas avec le patriarche Cyrus, entrevue par M. Amé­lineau, affirmée pour la première fois par M. Pereira, a reçu de M. Butler sa démonstration définitive. Ce n’est pas le moindre service que nous ait rendu le savant anglais dont le livre, de la plus haute importance, tranche nettement, je le répète, sur tous les ouvrages de ses prédécesseurs. M. Butler a ouvert une voie dans laquelle il faut espérer qu’il ne sera pas seul à avoir marché.

Seymour de Ricci

(1) Le ms. de Paris n’est pas unique, car il y en a un autre au British Museum comme me l’apprend M. Hartwig Derenbourg. 

(2) Crum, Coptic ostraca, pp. xii-xiii ; Amélineau, La géogr. de l’Égypte à l’époque copte, pp. 151-153. 

(3) M. Butler ne cite qu’une fois les papyrus pehlvis (p. 70 note 1), d’après 

Karabacek, Pap. Rainer, Führer durch die Ausstellung, p. 113. Cf. sur le même sujet Erman-Krebs, Aus den Papyrus der Königlichen Museen, p. 291, pl. XXIV et surtout Kirste, Zur Pehlevi-Palaeographie dans Mittheilungen aus der Sammlung der Papyrus Erzherzog Rainer, t. IV (1888), pp. 123-125. 

(4) P. 156, note, l. 2, lire Athanasius et non Anastasius

(5) P. 267 M. Butler signale d’après Yâkout 12.300 tués parmi les défenseurs de la forteresse de Babylone, sans s’apercevoir que plus bas (p. 335, note 1) il cite d’après Abou Salâh le même chiffre de 12.300 comme étant le nombre des musulmans tués pendant la conquête de l’Égypte. 

(6) Notons que cet auteur est postérieur d’un bon siècle à Abulfarage. 

(7) On lit dans Nicephore Calliste (XVIII, 45) ; τὸν γραμματικὸν Ἰωάννην ὃς ἐπεκλήθη Φιλόπονος. 

(8) G. Lumbroso, Documenti nuovi sull’ Egitto Greco alla vigilia della conquista Araba dans Rendiconti della R. Accademia dei Lincei, t. XII (1903), pp. 311-314.

(9) M. Butler connaît bien le texte, mais il traduit (p. 80) par city archives et ne remarque pas l’importance du passage.