Landau, Wilhelm Freiherr von: Vorläufige Nachrichten über die im Eshmuntempel bei Sidon gefundenen phönizischen Altertümer, mit Benutzung von Mitteilungen von Th. Macridy-bey und Hugo Winckler. Mitteil. der Vorderasiatischen Gesellschaft, 1904, 5 ; 72 p. et 17 pl. — Fortsetzung : Ergebnisse des Jahres 1904, ibid., 1905, 1 ; 16 p. et 6 pl.
(Berlin, Wolf Peiser 1904-5)
Compte rendu par René Dussaud, Revue Archéologique t. 6 (4e série), 1905-2, p. 376-378
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Wilhelm Freiherr von Landau. Vorläufige Nachrichten über die im Eshmuntempel bei Sidon gefundenen phönizischen Altertümer, mit Benutzung von Mitteilungen von Th. Macridy-bey und Hugo Winckler. Mitteil. der Vorderasiatischen Gesellschaft, 1904, 5 ; 72 p. et 17 pl. — Fortsetzung : Ergebnisse des Jahres 1904, ibid., 1905, 1 ; 16 p. et 6 pl. Wolf Peiser, Berlin.


          A un kilomètre environ à l’est de l’embouchure du Nahr el-Aoulé et à 2.600 m. de la porte septentrionale de Saïda, au lieu dit Bostan ech-cheikh appartenant à l’émir druze Nassib-bey Djoumbalat, s’élève une ruine composée de gros blocs, ancien soubassement d’un édifice antique. En 1900, quelques ouvriers, occupés à exploiter ces blocs en carrière, remarquèrent des inscriptions gravées sur les faces noyées dans les joints. La découverte fit quelque bruit.

          Hamdy-bey, dont les fouilles à Saïda eurent le succès que l’on sait, ne pouvait laisser à d’autres le soin de reconnaître l’emplacement d’un temple d’Echmoun édifié par le roi Bodachtart de la dynastie d’Echmounazar. Il chargea, en 1901, Macridy-bey, alors commissaire ottoman auprès de la mission allemande de Ba’albeck, de procéder à une enquête et de diriger des recherches. Les résultats en ont été publiés par Macridy-bey dans la Revue biblique (1). L’authenticité des textes de fondation du temple d’Echmoun fut démontrée, le nombre de ces textes accru ; enfin, des terres cuites et des fragments sculptés furent mis au jour. Macridy-bey reconnut que le mur de soutènement septentrional avait été renforcé après avoir été construit en deux épaisseurs de blocs.

          Les menus objets découverts en quelques sondages témoignent d’une égale influence de l’Égypte et de Chypre. Il faut citer, de l’époque grecque, un torse d’enfant (2), que M. Salomon Reinach attribue à l’école de Scopas vers 350 avant notre ère et un torse d’adulte (3) de même époque, mais de style praxitélien. On notera que l’ensemble se rapporte à une époque antérieure à Alexandre.

          En 1903, Macridy-bey entreprit une seconde campagne de fouilles pour le compte du Musée impérial ottoman et avec les subsides généreusement mis à sa disposition par M. von Landau. C’est le résultat de ces fouilles que ce dernier expose dans les Mitteilungen 1904, 5, en y joignant l’historique des premières recherches de Macridy-bey et une abondante discussion épigraphique que les découvertes postérieures ébranlent quelque peu.

          L’intérêt offert par les textes phéniciens ne doit pas faire oublier un fragment de dédicace grecque à Asklépios. Relativement de basse époque, il atteste que le sanctuaire subsista longtemps et cela rend très vraisemblable son identification avec τὸ τοῦ Ὰσκληπίου ἄλσος cité par Strabon. M. von Landau donne de bonnes raisons pour identifier le fleuve Asclépius d’Antonin de Plaisance avec le Nahr el-Aoulé, qui aurait encore porté le nom de Bostrenus. Par contre, les conclusions historiques tirées de la découverte d’un fragment égyptien au nom d’Achoris (396-383) paraissent bien fragiles. 

        M. von Landau a eu l’heureuse idée de faire reprendre les fouilles de juillet à septembre 1904. Dès les premiers mois de 1905, il en portait les résultats à la connaissance du public. Les nouvelles recherches ont confirmé la remarque de Macridy-bey, à savoir que le mur septentrional avait été élevé en deux fois. D’abord, en deux épaisseurs de blocs renfermant les textes du roi Bodachtart, petit-fils d’Echmounazar, connus par un grand nombre de répliques. Peu après, une consolidation ayant été jugée nécessaire, on revêtit cette muraille de deux autres épaisseurs de blocs. Dans ce nouveau mur, les textes de fondation associent à Bodachtart son fils Yatonmelek. Neuf répliques intactes et identiques ont permis de rejeter définitivement plusieurs conjectures erronées, fondées sur un premier exemplaire mutilé. « Il serait injuste, dit avec raison M. v. L., de vouloir critiquer les lectures antérieures au moyen du texte que l’on possède aujourd’hui (4) ». Le mérite d’avoir élucidé ce texte revient à M. Clermont-Ganneau (5). M. von Landau, qui maintient encore Sydykyaton comme nom du fils, ne peut aboutir à une lecture satisfaisante. La généalogie de la dynastie d’Echmounazar que nous avons donnée récemment (6) doit être légèrement modifiée ainsi qu’il suit ;

 

          Jusqu’ici on ignore si Yatonmelek a régné. Dans son second mémoire, M. v. L. a reproduit quelques fragments sculptés de style égyptien (pl. 4), de style grec (pl. 5) et une figurine d’ivoire, munie du calathos et aux bras rapportés, de style local sous l’influence grecque (pl. 6). Sur la planche 5, il n’y a pas lieu de reconnaître autre chose qu’un relief banal figurant un hermès du type classique avec tête barbue d’Hermès ou de Dionysos. Malgré les assurances données, il y a quelque difficulté à admettre que le trou qui traverse de part en part la figurine de la planche 6, représente le pudendum muliebre, d’autant plus que la déesse est manifestement vêtue, du moins à partir de la ceinture.

          En présence des importants résultats dus à l’initiative de Hamdy-bey ainsi qu’à l’appui généreux et éclairé de M. von Landau, on ne peut que souhaiter vivement de voir poursuivre les recherches autour de Saïda.

                                                             R[ené] D[ussaud]

(1) Macridy-bey, Le temple d’Echmoun à Sidon, fouilles exécutées par le musée impérial ottoman, in Revue biblique, 1902, p. 477-514 ; 1903, p. 69-77 ; 1904, p. 390-403.

(2) Revue biblique, 1903, pl. X, n° 24.

(3) Ibid., n° 23.

(4) Mitteilungen, 1905, 1, p. 6, n. 1.

(5) Clermont-Ganneau, Rec. d’arch. or., t. VI, p. 337-353.

 

(6) Rev. arch., 1905, I, p. 9.