Alain Bouet : Les matériaux de construction en terre cuite dans les thermes de la Gaule Narbonnaise, Ausonius - Scripta Antiqua 1, Bordeaux 1999, 207 p., 112 fig. et cartes

Ce petit ouvrage se présente comme un modèle de clarté, tant dans l’acquisition documentaire que dans l’exposé. L’auteur a tenu à prolonger l’étude amorcée, dans sa thèse, sur les thermes de Gaule Narbonnaise, en menant une enquête systématique sur les matériaux en terre cuite utilisés dans les différentes structures thermales ; systèmes de chauffage, circulation de l’eau, bassins, supports, revêtements... etc.

Chaque type de terre cuite architecturale fait tout d’abord l’objet d’une description, accompagnée d’une notice générale qui replace la forme dans sa tradition artisanale et culturelle. Suit ensuite un inventaire des exemplaires sélectionnés pour leur bonne conservation ou leur datation, avec une étude précise des modules et des dimensions, souvent associée à une discussion sur la répartition spatiale ou chronologique des différents types mis en évidence. Des cartes de répartition complètent cette approche, révélant parfois le caractère régional d’une production ou d’un usage particulier.

Ce n’est pas le moindre mérite de ce petit livre que de mettre en évidence, dans plusieurs cas, les lacunes d’une documentation qui souffre, principalement, du manque d’intérêt soulevé par les terres cuites architecturales chez les archéologues au cours des dernières décennies. Le travail effectué par A. Bouet, tant sur la bibliographie disponible que, dans bien des cas, sur les bâtiments eux-mêmes ou dans les collections de musées, n’en est que plus méritant.

Grâce à la grande connaissance qu’a l’auteur des thermes du monde méditerranéen et des provinces romaines en général, les réflexions qui accompagnent chaque chapitre mettent en évidence les nombreux apports de l’étude de ces matériaux en Narbonnaise, ainsi que les points qui restent à éclaircir ou à documenter. Les données utilisées (mesures, datations, bibliographie...) sont clairement livrées sous la forme de tableaux qui permettront aux chercheurs de poursuivre sans difficulté, là où ce sera possible, les réflexions ouvertes par A. Bouet.

Il ne fait guère de doute que ce livre aussi précis que stimulant est appelé à donner un coup de fouet à l’intérêt des fouilleurs pour les matériaux de construction en terre cuite de l’époque romaine, non seulement dans l’étude des thermes, mais aussi d’une manière plus générale. Cet artisanat, jusque là délaissé à cause de son caractère le plus souvent local, rejoindra ainsi les autres productions potières avec lesquelles il entretient bien sûr des relations étroites.

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