Autour de l’œil dans l’Antiquité. Approche pluridisciplinaire. Table-ronde de Lons-le-Saunier, février 1994. Lons-le-Saunier 2002, 158 p.

Les spécialistes et les participants à la table-ronde de Lons-le-Saunier, en 1994, auront attendu longtemps la publication des Actes de cette rencontre consacrée, pourrait-on dire, à une archéologie de l’œil. Mais la publication d’Actes rencontre parfois des obstacles imprévus et il faut malgré tout remercier les éditeurs de mettre à notre disposition les textes issus de cette rencontre.

L’ouvrage rassemble deux séries de contributions ; après un très utile exposé sur l’anatomie de l’œil, qui permet de comprendre les limites des interventions médicales et chirurgicales antiques, huit communications explorent la pathologie oculaire et ses différentes manifestations dans les textes et l’art antiques. Malgré la précision inouïe de certains documents, il n’est généralement pas facile de reconnaître avec toute la précision nécessaire quelle pathologie se cache derrière telle ou telle convention stylistique ou iconographique. C’est, finalement, en se replaçant dans l’état des connaissances antiques, grâce aux textes les plus éclairants sur ce point, que l’on peut le mieux comprendre le sens de ces documents. Les Anciens avaient des notions en partie erronées de l’anatomie oculaire et de son fonctionnement. C’est naturellement sur cette base qu’ils ont représenté les troubles oculaires et conçu leurs thérapies.

Une deuxième partie est consacrée aux principales affections traitées à l’époque romaine, notamment la cataracte, et aux données archéologiques afférentes. Le texte

très précis de Celse sur l’opération de la cataracte peut maintenant être confronté à des découvertes spectaculaires, comme celles des aiguilles chirurgicales de Montbellet. L’étude des instruments relatifs à cette opération montre que la chirurgie ophtalmologique était une spécialité pratiquée dans la plupart des provinces du Nord de la Méditerranée ; les découvertes de collyres, de cachets d’oculistes et d’ex-voto en forme d’yeux montrent par ailleurs que les médecins de la Gaule romaine consacraient une part importante de leur activité au traitement des affections oculaires.

Touchant à la médecine antique, à l’histoire des mentalités et des techniques, à l’iconographie grecque et romaine, ce volume surprendra ses utilisateurs par la variété des thèmes abordés ici à la faveur d’une approche pluridisciplinaire, cette dernière étant, comme chacun sait, la meilleure façon de faire surgir les bonnes questions, sinon les bonnes réponses.

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