Casa-Genover, Josep - Soler-Fusté, Victoria : Lucernas romanas en el extremo nordeste de la Península Ibérica
( BAR, Oxford 2006)
Compte rendu par Michel Feugère, Instrumentum, 2007-26, p. 35
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Josep Casa-Genover, Victoria Soler-Fusté : Lucernas romanas en el extremo nordeste de la Península Ibérica (BAR S-1567) Oxford, 2006, 267 p. 80 fig. + 107 pl. h.-t.


 

Les publications sur les lampes antiques d’Espagne se sont multipliées ces dernières années ; pour la Catalogne actuelle, dont cet ouvrage regroupe désormais la documentation lychnologique, on disposait déjà de la monographie de J. Arxé i Galvez sur les lampes précoces d’Ampurias (Les llànties tardo-republicaines d’Empúries, Barcelona 1982 ; Monografies Emporitanes V), sans parler de plusieurs articles de divers auteurs sur des collections locales. Ce sont ici les lampes romaines au sens large, de l’époque d’Auguste jusqu’aux Ve-VIIe s. de n. ère, de l’extrême Nord-Est de la péninsule ibérique, qui sont présentées et analysées. Le catalogue compte plus de 1500 objets décrits de manière détaillée.

 

Bien que l’inventaire des provenances compte une vingtaine de sites, l’essentiel de la documentation provient d’Ampurias, surtout en raison de l’importance des fouilles dont cette ville a bénéficié depuis 1908. Mais les auteurs ont également pris en compte les lampes d’ « agglomérations secondaires », comme Gérone et Rosas, de villae, d’établissements secondaires ruraux, ainsi que d’épaves comme Cala Culip IV.

 

Les auteurs se sont surtout attachés aux aspects iconographiques et typologiques, auxquels ils consacrent tout d’abord 88 pages (« Decoraciones », p. 11-86 ; « Talleres y marcas », p. 87-99). L’iconographie, considérée ici comme un décor, fait apparaître la liste des thèmes habituels aux productions du Ier et du début du IIe s. , mais sans référence ni aux formes ni aux sites d’où proviennent les objets en question. L’approche est donc essentiellement morphologique et on peut s’interroger sur l’intérêt d’une documentation qui, finalement, est peu exploitée au-delà du catalogue.

 

L’étude des 290 marques, rapportée à un minimum de 80 ateliers, est de la même façon présentée sous la forme d’un catalogue qui renvoie, certes, aux ateliers où ces productions sont attestées, mais qui par exemple ne mentionne pas de manière systématique les formes qui reçoivent ces marques, ni les autres attestations régionales. Ces données auraient pourtant pu être regroupées de manière commode dans des tableaux ; le lecteur doit aller les chercher au cas par cas dans le catalogue général qui clôture l’ouvrage.

 

Ce dernier, précédé de quelques considérations liminaires sur les classifications abordées et les correspondances entre systèmes (une question récurrente dans les publications de lampes), est organisé par types. Chaque lampe y est sommairement décrite du point de vue de sa forme et de son décor, avec la datation de son contexte et les renvois éventuellement datés qui peuvent être proposés. L’absence de mensurations est compensée par une illustration graphique systématique et de bonne qualité (éch. 2/3). Pour les lampes tardives de type africain (Atl. VIII et X), les auteurs donnent également un catalogue de dessins de poinçons des bordures (fig. 76 et 77) et des disques (fig. 78-80).

 

Essentiellement descriptif, l’ouvrage laisse de côté la place des lampes dans l’équipement domestique et ne discute à aucun moment leur rôle de marqueur de la romanité entre ville et campagne : certes, cette question aujourd’hui centrale ne peut être traitée à partir des fouilles anciennes, où la sélection de mobilier rend les comptages aléatoires, mais on aurait souhaité la voir aborder à propos des sites les plus récemment fouillés, qui disposent de comptages exhaustifs. Tel quel, l’exposé presque brut de la documentation lychnologique régionale laisse un goût inachevé.