Bémont, Colette - Chew, Hélène: Lampes en terre cuite antiques. Musée d’Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye
(RMN 2007)
Compte rendu par Michel Feugère, Instrumentum, 2008-27, p. 35
Site officiel de la revue Instrumentum
 
Nombre de mots : 475 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1640
 
 

Colette Bémont, Hélène Chew Lampes en terre cuite antiques. Musée d’Archéologie Nationale de Saint-Germain-en-Laye. Paris, Ed. RMN, 2007, 580 p., 102 pl., nbr. fig.


La collection de lampes antiques du Musée des Antiquités Nationales à Saint-Germain-en-Laye (rebaptisé Musée d’Archéologie Nationale), compte environ 700 objets regroupés au fil des dépôts, dons et achats intervenus depuis la création du musée en 1862. Aux circonstances d’acquisition très divereses correspond une collection également variée, ce qui constitue son principal intérêt au regard des spécialistes intéressés par le luminaire antique de la Gaule préromaine et romaine.

 

La collection contient cependant plusieurs pièces de provenance extérieure, dont la liste (p. 555-557) fait apparaître deux séries principales : 28 lampes des mines du Laurion, en Grèce, et 21 d’Iglitza en Roumanie. Ces objets, et quelques autres d’Allemagne, Italie, Algérie, Tunisie, Israêl et Turquie, tout comme ceux de provenance inconnue, sont décrits avec les objets provenant de sites français, ce qui oblige le lecteur à revenir en permanence au catalogue. Peut-être l’homogénéité des collections gallo-romaines aurait-elle été plus en valeur en séparant, par exemple, les objets de provenance extérieure dans le texte, et les provenances françaises en planches.

 

L’ouvrage adopte un parti-pris typologique qui permet d’avoir le panorama le plus complet des formes représentées dans la collection, regroupant dans un premier chapitre les lampes « précoces » (de Grèce, d’Afrique, d’Italie et d’Espagne). Pour ces objets, les auteurs illustrent également le profil des lampes, alors que la suite des planches ne donne que la photographie de la face supérieure, rarement du fond ; les marques sont cependant dessinées à l’échelle (p. 416-424).

 

L’étude des lampes du Haut- et du Bas-Empire accorde une large part aux quelque 300 décors, traités à part (p. 47-159), et illustrés d’un dessin à l’échelle complétant utilement les photos des planches. C. Bémont s’interdit cependant de voir dans la sélection étudiée un échantillon représentatif des « goûts gallo-romains », certainement très divers et adaptés aux circonstances de la vie, des sites ou des périodes. Du point de vue de l’origine des pièces, les ateliers gaulois (Montans, ou encore l’atelier non localisé de L. Hos[idius] Cri[spus]) semblent en effet s’être bornés à copier les modèles créés dans d’autres ateliers, généralement italiques.

 

Les 121 lampes de production italique (p. 162-207), tout comme les 372 qui peuvent être d’origine gallo-romaine (p. 208-316), celles d’Afrique (p.317-342) et enfin d’autres provenances, sont précédées d’une introduction qui décrit et souligne, le cas échéant, l’intérêt des éléments morphologiques et stylistiques de chaque série. Les notices sont complètes et précises, apportant pour chaque objet les éléments descriptifs utiles, les parallèles les plus précis et la datation typologique.

 

Ces chapitres denses, précis, contribuerons à faire de ce catalogue un outil de classement particulièrement utile, en particulier pour les archéologues de la Gaule romaine, qui y retrouveront les productions régionales et les importations les plus courantes. Avec ce beau volume, les lampes du Musée d’Archéologie Nationale bénéficient enfin de la monographie que l’on pouvait attendre d’une collection constituée, en grande partie, avant la première Guerre Mondiale, mais dont les séries lychnologiques demeuraient encore mal connues.