Pietilä-Castren, Leena : Statuettes gréco-romaines de Finlande. The Graeco-Roman Terracotta Figurines of Finland and their Collectors.
(Finnish Institute at Athens (Helsinki) 2007)
Compte rendu par Michel Feugère, Instrumentum, 2009-30
Site officiel de la revue Instrumentum
 
Nombre de mots : 400 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=1647
 
 

Leena Pietilä-Castren Statuettes gréco-romaines de Finlande. The Graeco-Roman Terracotta Figurines of Finland and their Collectors. Papers and Monographs of the Finnish Institute at Athens vol. XI, Helsinki 2007, 100 p., 76 figs.


 

Moins d’une centaine de figurines gréco-romaines sont conservées en Finlande, tant dans les musées que chez des particuliers, et seuls 64 objets sont décrits ici. L’apport de ce catalogue très modeste provient donc, tout autant que du mobilier publié, des notices biographiques des collectionneurs finnois présentées en deuxième partie de l’ouvrage.

 

L’intérêt de la Finlande pour l’Antiquité gréco-romaine, et plus spécifiquement ses figurines de terre cuite, remonte à la première moitié du XIXe siècle. Le médecin I. Ilmoni effectua son Grand Tour en 1828-1830 ; après avoir complété sa formation classique en Allemagne et à Vienne, il rejoint l’Italie où il visite Pompei, y fait quelques acquisitions ainsi qu’à Paestum, où il semble avoir découvert lui-même une tête de statuette (n° 47). Les autres collectionneurs sont presque toujours des voyageurs qui découvrent non seulement les sites de la Méditerranée antique (Italie, Sicile et plus rarement la Grèce, longtemps restée peu accessible), mais aussi les marchands et collectionneurs des capitales européennes. Cette communauté érudite qui comprend des ingénieurs, des artistes, des médecins mais aussi des militaires, préfigure les savants qui font entrer l’archéologie à l’Université (mais toujours en marge des études classiques), à partir de la fin du XIXe siècle. Les femmes y apparaissent au milieu des années 20 (don par Mary Stenbäck d’une collection de figurines crétoises) et les industriels y occupent une place aussi discrète que tardive.

 

La provenance des objets ainsi regroupés n’est connue que pour une faible proportion d’objets et les attributions stylistiques permettent quelquefois, pour une partie des exemplaires restants, de les rapprocher d’une aire géographique, voire d’un atelier. En fait, aucun des collectionneurs n’a recherché les figurines en terre cuite de manière spécifique. Elles ont été acquises soit comme souvenirs, soit comme antiquités ; dans ce contexte plus qu’ailleurs, les statuettes d’argile ont souffert des inconvénients qui les ont longtemps écartées de l’intérêt des spécialistes ; production en série, conservation souvent médiocre ... Si aujourd’hui encore la Finlande ne dispose pas d’un grand musée d’antiquités gréco-romaines, c’est peut-être faute d’avoir su développer une réflexion archéologique à la fois technique et culturelle, qui contribue en profondeur à la compréhension de chaque époque. Tant que l’intérêt pour les vestiges du passé reste lié à une approche classique, principalement basée sur l’étude des textes et l’histoire de l’art, les collections comme celles qui ont pu être constituées à partir de ces modestes figurines restent isolées, inexploitées parce que coupées de tout projet collectif.