Dussaud, René: Les civilisations préhelléniques dans le bassin de la mer Egée. Gr. in-8, viii-314 p., avec 207 gravures et 2 planches.
(Paris, Geuthner 1910)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 16 (4e série), 1910-2, p. 345
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René Dussaud. Les civilisations préhelléniques dans le bassin de la mer Egée. Paris, Geuthner, 1910. Gr. in-8, viii-314 p., avec 207 gravures et 2 planches.


     Depuis le volume du grand ouvrage de MM. Perrot et Chipiez consacré à la Grèce primitive (1894), on ne nous avait donné aucun tableau d’ensemble des vingt siècles qui précédèrent l’éclosion définitive du génie grec. M. Dussaud avait pris cette vaste matière — devenue si vaste par suite des fouilles de Crète — pour thème de leçons à l’École d’anthropologie ; il a très bien fait de réunir ces leçons et de les mettre au courant des dernières recherches. Orientaliste expert, bon archéologue, critique avisé et très prudent, l’auteur avait toutes les qualités voulues, y compris la clarté du langage, pour tracer à grands traits une esquisse à la fois exacte et séduisante. Les six chapitres traitent de la Crète préhellénique, des Cyclades, de Troie, Mycènes et Tirynthe, de Chypre (excellent et neuf), des cultes et mythes, des peuples égéens et de leur civilisation, y compris la question de l’alphabet, qu’ont renouvelée les découvertes de M. Evans. Dans une seconde édition, bientôt nécessaire, il faudra un chapitre de plus sur la Thessalie et la Thrace qui commencent aussi à sortir de l’ombre. Quelques assertions et beaucoup de dénégations de M. Dussaud pourront être discutées ; mais tout le monde rendra hommage à son talent, à sa bonne foi et à la richesse de son information. C’est un livre à lire et à relire (1).

S[alomon] R[einach]

 

(1) Voir une critique détaillée et sympathique de cet ouvrage par le P. Vincent (Revue biblique, 1910, p. 596 et suiv.). L’auteur félicite M. Dussaud de ne point croire aux survivances du totémisme dans le monde égéen et trouve ce « verdict » « très méritoire, puisque, malgré toute sa raison d’être, il expose M. D. aux sévérités d’un index vigilant et énergique » (p. 598). Le P. Vincent me prendrait-il pour un membre de la Commission biblique ?