Mosso, Angelo: Le Origini della Civiltà mediterranea. In-8, xii-349 p., avec 187 gravures et une planche en couleurs.
(Milan, Trèves, 1909)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 15 (4e série), 1910-1, p. 189
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Angelo Mosso. Le Origini della Civiltà mediterranea. Milan, Trèves, 1909. In-8, xii-349 p., avec 187 gravures et une planche en couleurs.


Biologiste célèbre, sénateur du royaume d’Italie, l’auteur s’est révélé en 1907 aux archéologues par un livre richement illustré sur les fouilles de Crète. Il nous donne aujourd’hui un ouvrage d’ensemble sur la civilisation méditerranéenne, préhistorique et protohistorique (1) ; il nous en promet un autre sur l’Italie à l’âge de la pierre et jusqu’au début de la colonisation hellénique. M. Mosso est bien au courant et dispose d’un grand « matériel » de photographies inédites ; l’illustration de ses Origini n’est empruntée que pour une faible partie et la valeur scientifique en est considérable. L’intérêt du texte est le plus vif là où l’auteur aborde, à propos d’archéologie, le domaine des sciences naturelles où il est un maître. Je signale particulièrement (p. 303) le chapitre intitulé : « Comment les impuretés du cuivre peuvent servir à en reconnaître la provenance ». Le chapitre suivant concerne l’étain de Toscane, encore mal connu, mais dont l’exploitation à une époque très ancienne est avérée. Près de Campiglia Marittima, il y a des gisements d’étain dans le voisinage immédiat des gisements de cuivre (à Montieri = Mons aeris) ; on comprend donc comment l’on a pu arriver à fondre ensemble ces deux métaux pour en obtenir un meilleur. Avec M. Colini, M. Mosso croit que les premiers métallurgistes italiens ont copié des armes importées par les navigateurs égéens. « Je pense, dit-il (p. 318), qu’en Italie aussi bien qu’en Crète la fin de l’âge néolithique fut contemporain [sic] des premières dynasties égyptiennes et que, peu de siècles après, on commença à extraire le cuivre de la chaîne métallifère de la Toscane ». Les mines de Toscane furent exploitées longtemps avant l’arrivée des Phéniciens ; c’est leur richesse qui attira dans ce pays les Étrusques ; mais, lorsque ceux-ci y débarquèrent, l’industrie du métal y florissait déjà depuis plusieurs siècles. Outre les mines de Toscane, les Étrusques exploitèrent les gisements de fer de l’île d’Elbe ; ce seraient eux qui répandirent en Italie et en Europe la connaissance de ce métal (p. 315). Sur ce point, M. Mosso est d’accord avec M. Sophus Müller ; mais je crois qu’il oublie un peu l’ancienneté de la civilisation du fer dans le Norique.

S[alomon] R[einach]

 

(1) L’Égypte avant les Pharaons ; les fouilles de Phaestos ; le néolithique et l’énéolithique en Crète ; la céramique ; la hache sacrée ; les femmes stéatopyges ; le costume des femmes ; les dolmens de l’Italie méridionale ; la coloration des corps et le tatouage ; la navigation avant Homère ; l’origine du cuivre ; les plus anciennes armes de cuivre et de bronze ; l’âge du cuivre en Italie ; traces de la religion minoenne en Italie ; l’agriculture, le commerce, la métallurgie, la race méditerranéenne. — Il y a un bon index ; mais le papier couché est vraiment aveuglant. Lire cela, le soir surtout, est un supplice pour les yeux.