A. Blanchet. Une théorie nouvelle relative à l’expédition des Cimbres en Gaule (extr. de la Revue des Études anciennes, janvier-mars 1910, 46 p. in-8).

M. R. Forrer s’est fondé sur la découverte, faite en 1893, d’un trésor à Tayac (Gironde), comprenant 325 monnaies d’or gauloises, des flans monétaires et un torques [sic] en or (Anthropologie, 1897, p. 585), pour attribuer la possession de ces objets aux Cimbres à l’époque de leur expédition en Gaule et fixer ainsi la date maxima des pièces du trésor (113-109 av. J.-C.). « Parvenus au point le plus éloigné de leur course, les Cimbres et les Tigurins enterrèrent ce trésor, afin d’avoir les mains libres pour de nouveaux pillages à exercer en revenant vers la Provence ». M. Blanchet a fort bien montré que ces hypothèses et ces déductions ne supportent pas l’examen : « Je n’hésite pas à déclarer que la démonstration (de M. F.) repose, d’un bout à l’autre, sur une pétition de principe ; le trésor de Tayac est une épave de l’expédition des Cimbres, parce qu’il contient des monnaies des Boïens, des Bellovaques, des Rauraques et des Ambarres ; les monnaies du trésor de Tayac ont été émises entre 113 et 109, parce qu’elles ont fait partie du butin des Cimbres ». En réalité, ces pièces d’or appartiennent à la Gaule centrale, à la région même de Tayac et au pays des Bellovaques. « Ce n’est pas le trésor de guerre d’un clan de harbares, c’est plutôt la bourse de quelque marchand, la fortune de quelque agriculteur ou chef de pagus » (p. 46). On pourrait songer aussi au trésor d’un petit temple local.

S[alomon] R[einach]

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