Schnabel, Heinz: Kordax. Archäologische Studien zur Geschichte eines antiken Tanzes und zum Ursprung der griechischen Komödie. In-8, iv-66 p., avec 2 planches et des gravures dans le texte.
(Beck, Munich 1910)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 15 (4e série), 1910-1, p. 311
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Heinz Schnabel. Kordax. Archäologische Studien zur Geschichte eines antiken Tanzes und zum Ursprung der griechischen Komödie. Beck, Munich, 1910, in-8, iv-66 p., avec 2 planches et des gravures dans le texte.


      Jusqu’à la fin de l’antiquité païenne, le kordax est le type de la danse burlesque et grossière, bonne pour des ivrognes. La comédie attique l’avait emprunté à la farce mégarienne ; Aristophane en restreignit l’importance, mais ne le supprima point. A ce moment, au Ve siècle, le kordax était déjà, si l’on peut dire, une danse laïcisée. M. Schnabel a bien montré qu’à l’origine, dans la population pré-dorienne du Péloponnèse, il fut tout autre chose : un charme magique pour stimuler la fécondité. C’est en perdant son caractère religieux qu’il devint obscène. Quand la déesse de la fécondité céda la place à la chaste Artémis, les danses religieuses changèrent de caractère, sans cesser d’être choquantes pour le goût des Grecs ; ainsi les filles de Sparte, qui dansaient toutes nues devant les jeunes gens, croyaient de bonne foi se livrer à un exercice de gymnastique, tandis qu’elles ne faisaient que continuer la vieille tradition érotique du kordax. Il y a beaucoup de bonnes remarques de ce genre dans le travail de M. Schnabel, qui intéressera aussi les céramistes. Nous n’avions guère encore à ce sujet que l’Orchestra de Meursius et un bon mémoire de M. Walters (Joumal of Hellenic Studies, t. XVIII, p. 288). J’ai entendu dire à Henri Weil, mais ne sais d’après quel texte, que Meursius avait dansé le kordax devant Christine de Suède ; je souhaite à M. Schnabel de trouver à son tour une admiratrice aussi haut placée.

S[alomon] R[einach]