Paris, P.: Promenades archéologiques en Espagne. In-8, ii-306 p., avec 54 pl.
(Paris, Leroux 1910)
Compte rendu par (sans), Revue Archéologique t. 17 (4e série), 1911-1, p. 182
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P. Paris. Promenades archéologiques en Espagne. Paris, Leroux, 1910. In-8, ii-306 p., avec 54 pl.


     G. Boissier fut l’initiateur et reste le maître délicieux des Promenades. Boissier genuit Diehl, dont les Promenades attestent le talent facile, appelé à des tâches plus graves et plus originales. P. Paris a, sur ses deux modèles, l’avantage d’avoir été un ouvrier de la première heure, presque un pionnier dans le vaste domaine où il se fait cicerone ; il n’a cessé de se tenir informé des travaux archéologiques qui s’exécutent dans la péninsule et y a accompli de nombreux voyages. Des sites qu’il décrit — Altamira, le Cerro de los Santos, Elche, Osuna (1), Numance, Tarragone — il en est deux dont la connaissance exacte lui est due. On ne méconnaît pas les titres de Harlé, de Cartailhac, de Breuil, d’Engel, de Schulten, sans compter ceux des savants espagnols ; mais quand on parle du buste d’Elche, l’écho répond P. Paris et c’est justice. Le Louvre lui doit un chef-d’œuvre. Il ne l’oublie pas, ni l’heureux acheteur non plus (p. 79-102).

        L’Espagnol aime les épithètes et prodigue les compliments. M. Paris ne s’est-il pas un peu hispanisé à cet égard? Ceux qui liront sa préface seule le craindront. Cartailhac et Breuil ont publié un «  superbe » ouvrage ; le kodak d’Arthur Engel a fait de « superbes » instantanés ; la colline de Numance est « sublime » et la patrie des Espagnols est « étincelante ». Cela m’avait un peu indisposé ; mais j’ai vite reconnu, en lisant le reste, que M. Paris, sous le soleil de l’Espagne, n’a pas perdu toutes ses qualités d’Athénien (2).

 

(1) L’histoire de la mise en vente des bronzes d’Osuna est nouvelle et piquante ; mais M. P. aurait dû réfléchir avant d’incriminer le zèle d’un homme comme Charles Graux (p. 158). 

(2) Pourtant, je ne puis approuver qu’on écrive (p. 250) : «  Le luxe inattendu de la céramique numantine jette un sourire sur l’austérité du champ de fouilles » (p. 250). Je proteste aussi contre « les artifices des étoffes chastement indiscrètes qu’aima Phidias » (p. 284), cette fois parce que cela n’est guère vrai de Phidias.