Frothingham, Arthur L.: I. The monuments of Christian Rome from Constantin to the Renaissance. In-8, 412 p., avec nombreuses gravures. — II. Roman cities in Italy and Dalmatia. In-8, xix-343 p., avec gravures.
(New-York, Macmillan et New York, Sturgis 1908, 1910)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 17 (4e série), 1911-1, p. 190-191
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Arthur L. Frothingham. I. The monuments of Christian Rome from Constantin to the Renaissance. New-York, Macmillan, 1908. In-8, 412 p., avec nombreuses gravures.— II. Roman cities in Italy and Dalmatia. New­-York, Sturgis, 1910. In-8, xix-343 p., avec gravures.


 Ces deux ouvrages, publiés à deux ans de distance, témoignent, non seulement du savoir de leur auteur, mais d’une saine méthode qui rend son exposé facile à suivre et des qualités de style qui le vivifient.

I. « La complexité de Rome est à la fois un attrait et un motif de découragement. En tant que capitale moderne en voie de croissance, elle tourne le dos au passé ; en tant que musée historique, elle présente une variété telle de périodes et de styles qu’ils ne peuvent guère être résumés avec la clarté qui rend comparativement aisée l’étude de l’art athénien. La présente épitomé d’un groupe de ces phases reflète la vie artistique de Rome chrétienne et les traits généraux de son histoire et de sa civilisation depuis le jour où l’empereur Constantin mit fin à l’ère des persécutions jusqu’à celui où la papauté du moyen âge, après une histoire glorieuse, fut obligée d’abandonner son pouvoir quasi universel et de quitter Rome pour Avignon. »

Cet exposé historique, comprenant un tableau de la désolation de Rome pendant la période avignonnaise, occupe un tiers de volume ; le reste est consacré à une étude systématique des monuments, basiliques, campaniles, cloîtres, architecture civile et militaire, sculpture, peinture, etc. Le chapitre des mosaïques est particulièrement intéressant : les restes de la peinture murale n’ont pas été étudiés avec moins de soin. Il y a d’excellents index.

II. « Pour bien connaître Rome, il faut aller ailleurs. » C’est-à-dire que la vie et la civilisation de la grande ville se sont exprimées non moins éloquemment dans ses colonies et dans ses provinces qu’à l’intérieur du pomoerium. M. Frothingham a fait de longs voyages en Italie et en Dalmatie ; il en a rapporté des impressions vives et une connaissance personnelle des monuments. Voici l’arc d’Auguste à Pérouse, le pont d’Arpinum, la porte monumentale de Turin, celle de Vérone, les ruines majestueuses de Salona, de Pola, de Spa­lato. « L’effet du magnifique amphithéâtre de Pola, reflété dans les eaux du golfe et appuyé à une pittoresque colline, est plus émouvant encore que celui du Colisée ; dans l’arc de Trajan à Bénévent, si heureusement conservé, nous retrouvons les perfections disparues de forum de Trajan à Rome tout aussi bien que dans sa colonne. Cela est vrai jusqu’à la fin de l’Empire. Le palais-­forteresse et la tombe de Dioclétien à Spalato nous aident à restituer l’aspect intérieur de leur constructions [sic] comme les thermes de Dioclétien et la basilique de Constantin, ces chants du cygne du génie romain expirant, réduits à l’état de squelettes sans couleur. » L’étude de l’art romain, comme celui de l’art grec et même de l’art oriental, se décentralise ; on va chercher, avec raison, dans les provinces ce que les capitales mille fois ravagées ne nous offrent plus. Un livre comme celui-ci sur la Gaule romaine nous manque et serait le bienvenu ; ce serait piquant qu’il fût écrit par un Américain.

S[alomon] R[einach]