Penquitt, E.: De Didonis Vergilianae exitu. In-8, 71 p.
(Königsberg, Hartung 1910)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 17 (4e série), 1911-1, p. 192
Site officiel de la Revue archéologique
 
Nombre de mots : 293 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=325
 
 

E. Penquitt. De Didonis Vergilianae exitu. Königsberg, Hartung, 1910. In-8, 71 p.


Cette dissertation est un commentaire développé de la fin du livre IV de l’Énéide, dont on voudrait une édition sur le modèle de celle du livre VI par M. Norden. L’auteur ne connaît, dans notre langue, que le mémoire récent de M. Pichon (Rev. de Philol., 1909, p. 247-254). J’ai quelque droit de m’en plaindre, car je crois avoir été le premier à fournir un commentaire archéologique de IV, 518 (Bronzes figurés, p. 64-66) et de IV, 698 (Revue critique, 1898, II, p. 121-122). M. Pinza, qui a également traité de ce dernier vers, n’est pas nommé davantage. Il s’agit du cheveu que Proserpine arrache à Didon. M. Penquitt n’a pas remarqué que ce cheveu était blond (flavus) et qu’il est assimilé par là au cheveu d’or ou pourpre de la légende grecque. C’est un « cheveu vital » et il n’était nullement à propos de rappeler que les anciens plaçaient dans les cheveux toute la force humaine, puisqu’il ne s’agit pas ici d’une chevelure, mais d’un cheveu seulement, du cheveu qui couronne la tête (vertex). Je ferai encore une remarque sur IV, 513-4, messae ad lunam… herbae. « C’est, dit l’auteur, que les herbes coupées au clair de lune sont plus efficaces dans la magie (1) ». Je crois qu’il aurait fallu rapprocher le passage de Lucain : (Phars., VI, 506) ; donec suppositas propior despumet in herbas (luna). Les sorcières thessaliennes font descendre la lune (avec des miroirs ?) et obtiennent ainsi qu’elle crache plus copieusement sur les herbes ; ces crachats de la lune ne sont pas le lac nigri veneni de Virgile, qui est le contenu des herbes nocives, mais la rosée qui les recouvre et ajoute à leur redoutable pouvoir.

                                                               S[alomon] R[einach]

 

(1) Il fallait ici rappeler le beau travail de Roscher, Selene und verwandtes.