Bellot, André - Leroux, Gabriel: Exploration archéologique de Délos, faite par l’École française d’Athènes aux frais de M. le duc de Loubat, publiée sous la direction de MM. Th. Homolle et M. Holleaux. Fasc. I; fasc. 2 ; in-4° avec plans, planches et figures.
(Paris, Fontemoing 1909)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 17 (4e série), 1911-1, p. 359
Site officiel de la Revue archéologique
 
Nombre de mots : 407 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=334
 
 

Exploration archéologique de Délos, faite par l’École française d’Athènes aux frais de M. le duc de Loubat, publiée sous la direction de MM. Th. Homolle et M. Holleaux. Fasc. I, par M. le capitaine André Bellot ; fasc. 2, par M. Gabriel Leroux, Paris, Fontemoing, 1909 ; in-4° avec plans, planches et figures.


         Le commencement de la grande publication française sur Délos est conçu suivant un plan très pratique : des fascicules isolés, dûs à des auteurs compétents, imprimés dès qu’ils sont prêts à paraître et sans attendre que la masse entière des documents ait été mise à point. De la sorte, les retardataires — il y en a toujours — deviennent à peu près inoffensifs ; « la caravane passe » et le public est servi.

      La carte de l’ile, dressée au 10.000e par M. Bellot, a été commentée par lui avec soin. Tout était à faire ou à refaire ; on peut dire que le travail du savant officier est définitif.

        Le fascicule dû à M. Leroux est consacré à une salle hypostyle dont la découverte fut une surprise, au lieu dit agora de Theophrastos (base d’une statue de 126 av. J.-C.). Les fouilles de 1907 et 1908 ont rendu à la lumière une construction très importante, qui fait songer à une « Salle des Pas Perdus », couvrant une surface de près de 2.000 mètres. MM. Convert et Gabriel ont prêté leur concours à M. Leroux, pour le levé du plan et les essais de restitution. Il y a là comme une forme de transition entre les hypostyles de l’Égypte et les basiliques alexandrines, mères des basiliques romaines et chrétiennes. Au point de vue de l’histoire de l’architecture hellénique, c’est une nouveauté très importante. Les objets découverts au cours de ces fouilles ont été minutieusement décrits et publiés (1).

       Les beaux ouvrages comme celui que nous annonçons sont reçus d’ordinaire avec une reconnaissance un peu froide ; parce qu’ils portent sur des questions déflorées par des publications provisoires, on est tenté de méconnaître tout ce qu’ils offrent de vraiment nouveau, tout l’effort personnel dont ils témoignent. Les éditeurs des volumes allemands sur Olympie et sur Pergame en savent quelque chose. Raison de plus, pour la critique impartiale et informée de saluer le dévouement et la compétence de ces bons travailleurs ; en l’espèce il ne faut pas oublier que M. Holleaux est l’âme de l’entreprise el qu’avec les qualités brillantes qu’on lui connaît, il se sacrifie, lui aussi, en s’y consacrant comme il le fait sans compter.

                                S[alomon] R[einach

 

(1) Voir quelques observations de M. E. Pottier, Journal des Savants, 1910, p. 53.