Tucker, T. G.: Life in the Roman World of Nero and St. Paul. In-8, xx-454 p., avec 3 plans et 124 illustr.
(Londres, Macmillan 1910)
Compte rendu par Louis Jalabert, Revue Archéologique t. 17 (4e série), 1911-1, p. 365-366
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T. G. Tucker. Life in the Roman World of Nero and St. Paul. Londres, Macmillan, 1910. In-8, xx-454 p., avec 3 plans et 124 illustr. Prix : 12 sh. 6.


        C’est un ouvrage dans le goût de notre bon vieux Dezobry : c’est dire le public auquel il s’adresse et le genre de services qu’il rendra. Cette réserve faite, il n’y a pas lieu de marchander les éloges à cette élégante vulgarisation. Ecrivant pour un public qu’il suppose désireux de s’initier à une culture classique dont il n’a que peu de commencements, M. T. a visé à la clarté et à la simplification. Sans s’égarer dans des discussions que ses lecteurs n’eussent pas goûtées, il leur offre un vivant tableau de la Rome impériale. De Néron il n’est guère question, en dépit du titre, et de saint Paul encore moins ; mais c’est tout le milieu romain à la fin du Ier siècle qui nous apparaît dans un relief très net ; cadre excellent, fermement tracé, où l’imagination situera sans peine les étapes du premier contact du christianisme avec le monde romain. Successivement l’auteur nous décrit l’empire romain : son étendue, ses provinces, sa constitution, son administration. Puis le lecteur est introduit dans Rome, il y circule, visite les maisons de ville et les villas, en examine l’aménagement, le décor et le mobilier ; sous ses yeux se reconstitue la vie familiale et sociale, avec ses occupations et ses divertissements. Un long aperçu sur les mœurs, l’éducation, les carrières militaires, et civiles, la religion, la vie intellectuelle et artistique, nous conduit à un dernier chapitre sur la mort, les funérailles et les tombes. Le tableau est complet, il est très savamment composé et richement illustré.

        M. T. se fait un scrupule d’éviter tout terme technique : un procurator devient un « factor » ; un tribunus plebis, « tribune of the commons » ; le Tabularium s’appelle « Record office ». N’est-ce pas un peu excessif ? Par contre, l’auteur met une certaine coquetterie à semer son récit de mots français. Tous ne sont pas également heureux : pourboire se dit douceur (p. 209), l’auteur nous parle d’une roman matron en grande tenue (p. 312), de the homme moyen sensuel (p. 409), d’un gouvernement qui n’a pas encore pris en main le soin d’Hausmannise the city (p. 131). Ces petits riens, qui ne feront sourire que chez nous, n’enlèvent rien à l’utilité et à l’intérêt de cette agréable monographie.

                           L[ouis] Jalabert