Clouzot, Henri: Philibert de L’Orme. In-8, 198 p., avec 24 pl. et 6 gravures.
(Paris, Plon 1910)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 17 (4e série), 1911-1, p. 372
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Henri Clouzot. Philibert de L’Orme. Paris Plon, s. d. (1910). In-8, 198 p., avec 24 pl. et 6 gravures.


« Le puissant artiste qui incarne en quelque sorte l’architecture française sous Henri II » nous est connu autrement que par ses œuvres. « Jamais grand homme n’a plus complaisamment pris soin d’édifier la postérité sur son compte. » Fort heureusement, car la vie de ce Lyonnais italianisant est bien intéressante à suivre et M. Clouzot l’a racontée avec une verve qui en rehausse l’attrait. Après l’homme, c’est l’écrivain, l’architecte, le décorateur dont les rares qualités sont mises en lumière, sans que ses faiblesses et ses ridicules mêmes soient dissimulés. L’auteur fait équitablement la part de l’italianisme et de l’originalité foncière dans ce beau talent servi par les circonstances. Si sa doctrine est « un retour sans réserve à l’antiquité classique », la « force du tempérament de praticien » est telle chez Delorme que son style est tout l’ opposé d’un style d’emprunt. « Il croit parler latin et s’exprime en excellent français ». Cela est vrai d’autres artistes encore, même au XVIIe siècle, vérité souvent méconnue et sur laquelle Courajod a justement insisté. C’est l’histoire des « résistances du style français » autrement dit, puisque l’idée de race est plus que vague, de l’influence indélébile du milieu et de la tradition. L’ouvrage de M. Clouzot est fort bon. C’est presque dommage qu’il paraisse aujourd’hui tant de bonnes monographies d’artistes ; on est embarrassé pour distinguer les meilleures.

S[alomon] R[einach]