Viollier, D.: Essai sur les rites funéraires en Suisse, des origines à la conquête romaine. In-8, 87 p., avec cartes et gravures.
(Paris, Leroux 1911)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 17 (4e série), 1911-1, p. 463
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D. Viollier. Essai sur les rites funéraires en Suisse, des origines à la conquête romaine. Paris, Leroux, 1911. In-8, 87 p., avec cartes et gravures.


       Monographie très complète et bien ordonnée, éclairée par des cartes des sépultures de l’âge de la pierre, de l’âge du bronze, des tumulus, des tombes plates, et par des dessins clairs et sobres montrant la structure des tombes, leur disposition intérieure, les objets caractéristiques qui s’y rencontrent. L’auteur admet plusieurs invasions en Suisse : 1° dolichocéphales quaternaires, venus de France, absorbés par les brachycéphales lacustres ; 2° dolichocéphales apparentés à ceux du nord de l’Allemagne, venus de la rive droite du Rhin à la fin de l’époque néolithique ; ce seraient eux qui auraient apporté le bronze aux lacustres, lesquels abandonnèrent leurs stations, on ne sait pourquoi, à une date qui correspond au milieu de Hallstatt I ; 3° tribus hallstattiennes venues de la Germanie méridionale et tribus apparentées à celles du Jura français ; introduction du fer ; 4° vers 500, invasion des Gaulois ; 5° vers 110, à la suite des Cimbres et des Teutons, arrivée des Helvètes, que César empêchera, cinquante ans plus tard, de quitter la Suisse. — A l’époque néolithique, trois types de tombes ; corps étendu, corps replié, corps décharné. A l’âge du bronze, l’incinération se juxtapose à l’inhumation et l’on commence à élever des tumulus, dont l’usage devient général au 1er âge du fer ; les deux rites de l’inhumation et de l’incinération se mêlent alors intimement. Pourtant, la tombe souterraine ne disparaît pas et reste même le seul type en usage dans les vallées alpestres. Enfin arrivent les Gaulois, qui inhument leurs morts dans des tombes souterraines. « Depuis 400 ans environ avant notre ère, jusqu’aux jours de la conquête romaine, c’est la tombe en pleine terre à inhumation qui est la règle » (p. 69). Si cela est exact, la Suisse n’a pas subi les mêmes influences (germaniques ?) que le nord-est de la Gaule, où l’inhumation fait place à l’incinération au cours du IIIe siècle. On aurait voulu quelques explications sur ce point essentiel.  

S[alomon] R[einach]