Schliz, A.: Die Systeme der Stichverzierung und des Linienornaments innerhalb der Bandkeramik (Extrait de la Prähistorische Zeitschrift, II, 1910, cah. II, p. 105-144).
( 1910)
Compte rendu par Edmond Pottier, Revue Archéologique t. 17 (4e série), 1911-1, p. 467-468
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A. Schliz, Die Systeme der Stichverzierung und des Linienornaments innerhalb der Bandkeramik (Extrait de la Prähistorische Zeitschrift, II, 1910, cah. II, p. 105-144).


        C’est une courte étude, mais très approfondie, faite par un savant bien au courant des questions préhistoriques, sur la céramique de la période néolithique, trouvée dans la région du Danube, du Neckar et du Rhin. On y trouvera peut-être un excès de science systématisée, de doctrine déterministe qui ne veut rien laisser au caprice et enrégimente dans ses théories rigides les productions de l’art naissant. C’est un défaut assez fréquent en Allemagne, mais il faut reconnaître que cette rigidité donne plus de clarté et plus de force aux observations et, même si la règle a compté plus d’exceptions qu’on ne le dit, il est utile d’avoir montré les principes généraux qui président à l’évolution de l’art. M. Schliz use et abuse un peu des groupes et des sous-groupes ; on s’y perd parfois, mais on se sent néanmoins conduit par une pensée qui aime l’ordre et les synthèses.

        Les Allemands donnent le nom de Bandkeramik (céramique à bandes) à l’ensemble très considérable des poteries fabriquées dans l’Europe centrale pendant la dernière période du néolithique. Mais celle production laisse apercevoir deux courants différents ; l’un, venu du nord-ouest de l’Allemagne, apporte avec lui la bande formée de picotis incisés profondément dans l’argile ; l’autre, venu du sud-est, comprend, outre la bande à picotis, un système de bande à ligne continue incisée, à laquelle viennent s’adjoindre des remplissages ou des raies de couleur, et accessoirement des ornements en volutes et en spirales. Le principe général reste partout celui de la Bandkeramik, c’est-à-dire l’idée d’enserrer le pourtour du vase dans une sorte d’anneau ou de zone ; mais les variantes caractéristiques se forment suivant les régions, et la marche de cette décoration linéaire se fait suivant deux lignes, parallèles, l’une traversant la ligne March-Elbe au nord-est et l’autre la région Danube-Neckar au sud-ouest. Quand les deux courants du Nord et du Sud se rencontrent et fusionnent, il y a complication et richesse de décoration : l’ornement devient à lui-même son propre but, l’art est plus fort. Au sud domine le principe de la division des parties du vase, soulignées par l’ornement (rebord, col, panse, pied). Au nord le potier cherche surtout à utiliser les parois entières du vase qui offrent un large champ à son outil de graveur ou de peintre. Le sud est caractérisé par le Hinkelstein stil, le nord par le Rössener-stil [sic].

        L’auteur étudie avec soin ces deux groupes et en donne des exemples dans de nombreuses figures répandues dans le texte. Il suit la marche du système à bande en pointillé ou à bande en ligne continue à travers l’Autriche, la Bohême, l’Allemagne, l’Alsace. Le style à pointillé du Nord se subdivise lui-même en deux groupes : a) Rössenerstil ; b) Grosgartacherstil, du nom des localités où les principales découvertes ont eu lieu. Dans le second groupe apparaît l’imitation des réseaux et des nœuds, le souvenir d’objets fabriqués en fils tressés. Les incisions remplies de blanc se détachent avec vigueur sur un fond noir (pl. 26). Les formes sont celles d’écuelles largement ouvertes ou de gobelets.

        Dans le système à bande continue du Sud, la matière est plus finement épurée, la terre plus fortement cuite, l’ornementation un peu plus sobre que dans le système à lignes pointillées. Les formes de bouteilles ou de bols ronds se rapprochent davantage des types naturels, courges ou calebasses. Un ficelage autour du vase étant nécessaire pour le transport, il en résulte que les cordelettes sont elles-mêmes devenues un motif d’ornement incisé ou appliqué en relief, ou peint ; les motifs en spirales, en chien courant, en dérivent aussi. La polychromie apparaît, raies en blanc, en rouge, en bleuâtre sur le fond d’argile, plus tard sur une couverte noire où le décor tranche plus vivement [(]pl. 29).

        L’auteur résume dans une conclusion les résultats ethnographiques et chronologiques acquis par son étude.

E[dmond] Pottier