Forrer, R.: Die römischen Terrasigillata-Töpfereien von Heiligenberg-Dinsheim und Ittenweiler im Elsass(242 p., 246 fig., 40 pl.).
(Stuttgart, Kohlhammer 1911)
Compte rendu par Edmond Pottier, Revue Archéologique t. 17 (4e série), 1911-1, p. 468-469
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R. Forrer. Die römischen Terrasigillata-Töpfereien von Heiligenberg-Dins­heim und Ittenweiler im Elsass. Stuttgart, Kohlhammer, 1911 (242 p., 246 fig., 40 pl.).


        Dans ce volume, abondamment illustré, M. Forrer a rassemblé les résultats de ses recherches sur une localité d’Alsace, entre Heiligenberg et Dinsheim, dans la vallée de la Bruche, où l’on a retrouvé, à côté de voies antiques, une importante installation de fours de poteries d’époque romaine. Ces fours, au nombre d’une douzaine, sont de formes et de dimensions variées ; ils fournissent de précieux renseignements sur la disposition des appareils de cuisson. On voit comment se raccordaient les tuyaux de chauffage, comment étaient soutenues les toitures des fours, comment on réglait la température au moyen de bouchons de terre, comment étaient superposées et empilées les pièces dans les fours sur des supports spéciaux. Sans doute beaucoup de ces détails ne nous étaient pas inconnus, et il suffira de parcourir le chapitre IX de l’ouvrage classique d’Hugo Blümner, Technologie und Terminologie der Gewerbe und Künste, sur le travail de l’argile, pour y retrouver plusieurs des observations et même des figures rassemblées par M. Forrer. Mais les fouilles nouvelles ont précisé beaucoup de points importants et l’auteur a étudié avec un soin très minutieux tout ce qui a trait à la fabrication, en réunissant aussi tous les témoignages des précédents explorateurs sur le même emplacement, connu depuis plus d’un siècle.

A côté des fours se trouvaient les carrières d’où l’on tirait l’argile et la sanguine nécessaire à la coloration des terres. Enfin de grands amas de débris de vases et de moules, provenant des rebuts de la fabrique, permettent d’apprécier le style des produits eux-mêmes.

Les ouvriers se servaient pour eux-mêmes de poteries très ordinaires, non décorées. Les pièces pour la vente portaient des ornementations en barbotine ou en stries, mais le plus souvent des reliefs tirés des moules. On a pu même reconstituer la plupart des formes en usage, assiettes, plats, tasses, coupes, gobelets, etc. Les signatures comprennent une centaine de noms différents, attestant l’importance et la durée de la fabrication. En les classant par époques, l’auteur a reconnu que d’abord les ouvriers romains sont les plus nombreux ; plus tard, le personnel gaulois et indigène se substitue peu à peu à l’ancien. C’est sans doute vers l’époque de Domitien (81-96 ap. J.-C.) que commence à Heiligenberg la production des vases sigillés et elle se continue jusqu’à là fin de la période romaine. Le succès de la fabrique avait amené la création d’autres ateliers dans la même région, à Rheinzabern, Ittenweiler, etc., où l’on retrouve les mêmes noms de fabricants. Le livre se termine par une liste des potiers romains qui en Alsace ont fait de la poterie sigillée, avec le nom des localités où ils ont travaillé. Il n’y a pas de table de matières analytique, ce qui est une regrettable lacune.

E[dmond] Pottier