Otto von Falke. Der Dreikönigenschrein des Nikolaus von Verdun im Cölner Domschatz. B. Kühlen, M. Gladbach, 1911, in-fol. obl., 16 p. et 25 pl. en phototypie.

M. von Falke, dont on connaît les importants travaux sur l’orfèvrerie du moyen âge, avait déjà eu l’occasion à plusieurs reprises d’étudier la châsse des Rois mages. Dans son grand ouvrage sur les Deutsche Schmelzarbeiten des Mittelalters (1904) il avait rapprochée des monuments similaires ; et dans un article de la Zeitschrift für christliche Kunst (1905) il avait montré qu’on peut attribuer une partie de sa décoration au fameux orfèvre Nicolas de Verdun.

        Dans l’introduction qu’il a mise en tête du présent album, M. v. F. a condensé ses travaux antérieurs. La châsse des Rois mages (modifiée malheureusement par des restaurations : on l’a raccourcie d’une arcature) dut être commencée vers 1198, et terminée au commencement du XIIIe siècle. Plusieurs ateliers y ont collaboré, dont les uns ont continué les traditions colonaises du XII^e siècle, tandis qu’un autre y apporte des éléments nouveaux ; les vingt-quatre figures des grands côtés, en argent repoussé, doivent en effet être attribuées à Nicolas de Verdun, l’auteur du retable émaillé de Klosterneuburg (1181) et de la châsse de Tournai (1205) ; l’influence de ce maître fameux est sensible aussi dans la décoration émaillée, dont il modifia le style et la technique.

        Notre savant confrère prouve ainsi que l’on peut reconnaître parfois, même dans l’art du haut moyen âge, la personnalité d’artistes célèbres : il avait déjà montré le parti qu’il savait tirer de celle théorie ingénieuse, que nous craindrions cependant de voir appliquer par des érudits moins prudents.

                                               J[ean-Joseph] M[arquet de] V[asselot]

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