Deonna, W.: L’Archéologie, sa valeur ; ses méthodes. Tome I., viii-477 p., avec 39 figures dans le texte (sic sur le titre ; mais toutes ces figures sont hors-texte).
(Paris, Laurens 1912)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 18 (4e série), 1911-2, p. 471-472
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W. Deonna. L’Archéologie, sa valeur ; ses méthodes. Tome I. Paris, Laurens, 1912, viii-477 p., avec 39 figures dans le texte (sic sur le titre ; mais


toutes ces figures sont hors-texte).


M. Deonna est, parmi les jeunes archéologues, un des mieux informés. Ce volume, qui doit être suivi de deux autres, montre aussi qu’il sait être docte sans ennuyer ses lecteurs ; son gossip érudit est vraiment d’une lecture divertissante. Le titre général : Les méthodes archéologiques, n’en laisse pas prévoir tout le contenu ; voici qui en donnera une idée ; 1° L’archéologie et le public ; artistes et archéologues. 2° La genèse de la science archéologique ; antiquaires et archéologues. 3° La tradition, la routine, le misonéisme ; le dogme de la perfection grecque et du « miracle grec » ; le dogme de la sérénité grecque ; mirages étrusque, oriental, phénicien, crétois, alexandrin ; idées préconçues ; spécialisations excessives. 4° La résurrection du passé ; la couleur locale ; variations de l’idéal grec ; l’histoire des artistes et le rôle des individus ; les écoles et leur pénétration réciproque. — Je ne jurerais pas que toutes ces matières soient disposées dans un cadre bien logique et je trouve à redire sur bien des points de détail (1) ; mais je rends hommage à la science de l’auteur (qui fait une large part à l’archéologie française) et je répète qu’on le lit avec grand plai[s]ir. Peu s’en est fallu qu’entraîné par l’intérêt du sujet je ne lusse tout le volume avant d’en rendre compte, ce qui m’arrive assez rarement, comme je le confesse sans fausse pudeur.

S[alomon] R[einach]

 

(1) P. 112, n. 7, Hoernes n’a rien établi du tout, mais a repris l’opinion de Piette ; p. 115, n. 4, je n’admets nullement que les chasseurs de rennes aient été céramistes ; p. 122, n. 3, le travail cité est d’un autre auteur ; p. 134, n. 2, il n’est plus vrai de dire que les peuples dits aryens n’ont laissé « aucune trace ancienne en Asie » ; même page, parlant de l’attribution aux Phéniciens de l’invention de l’alphabet, l’auteur ne devait pas citer la compilation de Ph. Berger, mais les vers de Lucain ; j’ai souvent observé que M. Deonna ne distingue pas les observations personnelles des notices qui leur sont accordées dans les manuels. – P. 156-7, passage injuste : sur A. Evans ; p. 184, les lignes citées ne sont pas de Modestov ; même observation pour plusieurs citations aux p. suivantes ; p. 186, n. 7, mieux valait ne rien dire de l’archéologie américaine ; p. 210, l. 16, lire Undset ; p. 212, l. 4, lire Luschan ; même p., note 7, lire Entblössung ; p. 372, l. 9 « M. Bieber » porte des jupons, etc. — M. Deonna triomphe volontiers des désaccords entre archéologues ; cela rappelle la méthode des théologiens d’autrefois qui, parce que les darwiniens ne pensaient pas tous de même, proclamaient la faillite de l’idée d’évolution.