Béjottes, L.: Le « Livre sacré » d’Hermès Trismégiste et ses trente-six herbes magiques. In-8, 201 p.
(Bordeaux, Barthélemy 1911)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 18 (4e série), 1911-2, p. 477-478
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L. Béjottes. Le « Livre sacré » d’Hermès Trismégiste et ses trente-six herbes magiques. Bordeaux, Barthélemy, 1911. In-8, 201 p.


Le cardinal Pitra a publié en 1888 (Analecta, t. V) plusieurs textes de médecine magique relatifs aux herbes sacrées et à leur cueillette, qui se rattachent à la littérature hermétique. L’un d’eux a pour titre « Le livre sacré d’Hermès à Asclépiade » ; il semble identique au « livre d’Hermès l’Égyptien contenant les 36 herbes sacrées des Horoscopes », dont il est plusieurs fois question dans la littérature grecque. On y trouve la mention des 36 herbes, « répondant chacune à l’un des décans ou génies du ciel qui, avec les 12 signes zodiacaux et avec les 7 astres ou planètes, eux-mêmes déifiés et munis d’une ou deux herbes efficientes, constituent l’arsenal astrologique du mage pharmacien » (p. 24). M. Béjottes a traduit et consciencieusement commenté, en botaniste, ces difficiles nugae. « Les herbes décaniques du livre d’Hermès sont devenues pour la plupart des herbes magiques très populaires dans les Gaules d’abord et plus tard en France. Les six ou sept herbes qualifiées encore d’herbes de la Saint-Jean y figurent toutes... Vingt-quatre sur vingt-huit des herbes décaniques ont des appellations gauloises indiquées par les auteurs... Cette existence de noms gaulois, traduisant en langue gauloise des noms magiques d’herbes magiques, connues dans le monde gréco-latin et dans le monde oriental, prouve que la magie astrologique avait envahi les Gaules quand les Gaulois ne parlaient encore que leur langue, c’est-à-dire avant la conquête romaine. » On voit l’importance de ces conclusions et les conséquences qu’on en peut tirer sur l’enseignement pseudo-scientifique du druidisme.

S[alomon] R[einach]