Weill, R.: Les décrets royaux de l’Ancien Empire égyptien. In-4°, 111 p., avec 12 planches.
(Paris, Geuthner 1912)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 19 (4e série), 1912-1, p. 170-171
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R. Weill. Les décrets royaux de l’Ancien Empire égyptien. Paris, Geuthner, 1912. In-4°, 111 p., avec 12 planches. Prix : 30 francs.


On sait que MM. Ad. Reinach et R. Weill, fouillant à Coptos, ont mis la main sur une série de stèles de l’Ancien Empire, au-dessous des constructions et des reconstructions d’époque ptolémaïque et romaine. M. Weill a fait de ces documents une étude très détaillée, éclairée par des comparaisons avec des textes similaires d’autres provenances. Les non-égyptologues, dont je suis, s’assureront, en lisant ce savant mémoire, du degré de précision surprenant auquel sont parvenues la philologie et l’archéologie égyptiennes. Grâce aux inscriptions de Koptos, nous connaissons deux rois de la période qui suit immédiatement la VIe dynastie, l’Horus Dembabtaoui et l’Horus Noutirbaou (rois Ouazkara et Nofirkaouhor) ; nous apprenons surtout — car cela importe davantage à l’histoire — combien s’étaient multipliées, à l’époque de la VIe dynastie, les concessions d’immunités aux temples et à leurs tenanciers. Il en résulta que des revenus considérables étaient détournés des caisses de l’État au profit du sacerdoce et que la royauté se trouvait très affaiblie. « On est entraîné ici à un rapprochement avec la manière dont périrent la monarchie carolingienne et, peu de siècles avant elle, la monarchie mérovingienne, épuisées par la remise progressive de toutes ressources et de toute autorité aux mains de puissances particulières» (p. 95). M. Ed. Meyer a pensé que l’Ancien Empire égyptien, par l’abus de l’immunisation, avait abouti à une véritable féodalité. M. Weill s’est appliqué à montrer ; d’après les documents nouveaux, que le pouvoir royal en Egypte n’a jamais complètement abdiqué et qu’on ne trouve rien de semblable à l’immunité administrative et judiciaire ; il s’agit seulement de l’immunité des taxes.

                                               S[alomon] R[einach]