Lévy, Sylvain - Meillet, A.: Étude sur les documents tokhariens de la mission Pelliot. I. Les bilingues. Extr. du Journal asiatique, juillet-août 1911. In-8, 68 p.
( 1911)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 19 (4e série), 1912-1, p. 174-175
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Sylvain Lévy et A. Meillet. Étude sur les documents tokhariens de la mission Pelliot. I. Les bilingues. Extr. du Journal asiatique, juillet-août 1911. In-8, 68 p.


Le nom de tokharien (les anciens connaissaient les Tochari, les Indous les Tukhâra) a été donné par F. W. K. Müller à une des langues disparue dont l’expédition allemande de Torfan avait recueilli des spécimens manuscrits. En 1908, MM. Sieg et Siegling ont attribué celle langue aux Indo-Scythes et démontré qu’elle était indo-européenne, scindée en deux dialectes A. et B. Tous les documents en tokharien recueillis par la mission Pelliot sont dans le dialecte B. Pour le déchiffrement, on dispose d’un feuillet du Dharmapada, texte sanscrit et traduction tokharienne (mission Berezovski) et surtout de quatre feuillets bilingues rapportés par M. Pelliot. On a donc pu aborder l’étude grammaticale du tokharien et en esquisser la morphologie. —Notons quelques détails. Les moines bouddhiques sont dits en tokharien Samâni (les Σαμαναῖοι d’Alex. Polyhistor, en pays bactrien, par opposition aux gymnosophistes de l’Inde). — « Le tokharien est, de toutes les langues Ι. E., celle où il s’est produit le plus de confusions de consonnes... On aurait une base plus solide si l’on pouvait déterminer à quel groupe de dialectes I. E.  appartient le tokharien. Mais on n’a pas encore trouvé le moyen de le faire ».

M. Meillet ne considère pas comme prouvé que le tokharien appartienne au groupe occidental (le groupe dit centum, par opposition au groupe çatam).       « Le seul fait acquis, tout négatif, est que le tokharien constitue un groupe indépendant de tous les groupes dialectaux I. E. connus jusque là, indépendant en particulier de l’indo-iranien » (p. 26).

S[alomon] R[einach]