René Pichon. Hommes et choses de l’ancienne Rome. Paris, Fontemoing, 1911. In-8, vii-357 p.

On est heureux de trouver réunis ces excellents articles d’un élève de Gaston Boissier qui fait très souvent penser au maître. « Il croyait à l’efficacité de ces articles de demi-vulgarisation, fait [sic] par les gens du métier pour les honnêtes gens, comme l’on disait jadis ; il était convaincu que l’on rend service à la science historique, même la plus érudite, en maintenant ses communications avec le public lettré » (p. vii). J’ai noté au passage beaucoup de jolies choses que j’eusse sans doute, il y a trente-cinq ans, transcrites dans mon scrap-book, alors que naissait mon admiration pour Boissier (elle persiste). L’esprit de Boissier n’est jamais « à côté »; il jaillit du sujet même et l’éclaire ; personne ne l’imitera sans savoir, comme lui, le fond des choses, avant d’en trouver le fin. Si le secret d’étudier ainsi l’antiquité et de la rendre aimable se perdait en France, ce serait une deminutio capitis. Nous n’en sommes pas encore là (1).

S[alomon] R[einach]

 (1) « Pour trancher le mot, que de légèretés chez un Villemain même, un Ampère ou un Nisard ! » (p. 321.) Assurément, Villemain est très souvent un rhéteur ; Ampère travaille parfois vite et de seconde main ; mais Désiré Nisard, dans ses Poètes latins de la Décadence, est infiniment au-dessus de ces deux hommes. Les érudits allemands se sont aperçus, avant nous, que c’est un chef-d’œuvre. — Voici les titres des articles : 1. Le mariage religieux à Rome. 2. La légende d’Hercule à Rome. 3. L’histoire de l’Aventin. 4. Sénèque. 5. Les polémiques de S. Jérôme. 6. Gaston Boissier.

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