Rudolf Berliner. Zur Datierung der Miniaturen des Cod. Par. fr. 139. Weida, Thoma, 1911. In-8, 50 p.

      Depuis que Millin, vers 1805, parlant du feuillet IX de ce manuscrit illustré, déclarait que ce ne pouvait être une œuvre du X^e siècle, mais « une imitation de quelque tableau ou de quelque bas-relief célèbre sans doute dans le IV^e siècle », des opinions très divergentes se sont fait jour pour expliquer l’excellence de quelques-unes des peintures et la médiocrité de quelques autres. Il est intéressant de suivre, dans les premières pages du mémoire de M. Berliner, les variations de la critique à cet égard. L’auteur résume ainsi son opinion personnelle, qu’il ne donne, d’ailleurs, qu’à titre d’hypothèse : « Nous avons affaire à des miniatures retouchées par une main byzantine, mais empruntées à un manuscrit beaucoup plus ancien... Si nous cherchons des analogies dans la série des manuscrits à enluminures, nous les trouvons dans le Dioscoride de Vienne et le Rouleau de Josué… Rien ne semble empêcher qu’on attribue les miniatures du ms. 139 à l’époque comprise entre 450 et 550 » (p. 14, 45, 47).

        M. Berliner a travaillé pendant douze jours sur le manuscrit en question, pendant l’été de 1908. Quand il voulut reprendre son étude, il ne put obtenir de voir les miniatures que pendant une heure et demie ; malgré plusieurs semaines d’attente, il ne reçut pas l’autorisation sollicitée du « Comité administratif ». Les « semaines d’attente » sont évidemment un détail fâcheux de l’histoire ; d’autre part, il est vraiment inadmissible que des manuscrits de tout premier ordre soient communiqués autrement qu’à titre exceptionnel. De ces manuscrits ultra-précieux, on devrait se hâter de faire exécuter des clichés en couleurs (procédé Lumière), qui seraient mis libéralement à la disposition des travailleurs. Tant qu’on n’aura pas fait cela, les communications de miniatures et les refus de communications paraîtront également, et sans doute avec raison, des effets de l’arbitraire administratif.

S[alomon] R[einach]

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