Étienne Moreau-Nélaton, Fère en Tardenois. Paris, Champion, 1911, 3 vol. gr. in-8, de 449, 461 et 467 p. avec nombreuses planches et illustrations dans le texte.

Laribus patriis sacrum. Voici une œuvre de piété filiale et familiale, qui est, en même temps, une œuvre d’historien et d’archéologue. M. Étienne Moreau-Nélaton est, l’arrière-neveu de Frédéric Moreau, l’auteur des fouilles dites de Caranda, dont il a légué le produit au Musée de Saint-Germain, où une salle magnifique perpétue son nom. Ancien élève de l’École normale, peintre, critique d’art, M. Moreau-Nélaton sentit de bonne heure s’éveiller en lui le désir, presque le besoin d’écrire une histoire de sa petite patrie ; il la donne aujourd’hui à ses concitoyens et au public sous une forme qui répond à ses goûts d’artiste et à ses scrupules d’érudit. Cette vaste monographie d’une ville modeste, éditée et illustrée avec luxe, écrite avec amour, pourra désormais être proposée comme un modèle aux municipalités soucieuses de leur passé et aux Mécènes qui voudront leur venir en aide. Depuis les temps préhistoriques (1), gaulois et romains jusqu’au XIX^e siècle, à travers l’anarchie germanique, les dominations de l’église rémoise, des maisons de Dreux, d’Orléans, de Montmorency, de Conti, M. Moreau Nélaton [sic] poursuivi [sic] une histoire locale dont l’histoire nationale vient sans cesse régler le cours, comme les flots de l’Océan apportent au plus lointain rivage l’émotion des tempêtes du large ou la douceur de ses calmes. La dernière gravure du livre montre un aéroplane volant au-dessus de Fère en Tardenois, image frappante de cette solidarité qui, dans le monde moderne, fait des conquêtes du génie humain là chose de tous.

S[alomon] R[einach]

(1) Il manque une mention des singuliers petits silex que Mortillet a qualifiés de tardenoisiens, terme qui est resté dans la nomenclature préhistorique.

Site conçu par Lorenz Baumer et François Queyrel et réalisé par Lorenz Baumer, 2006/7