Chavannes, Ed. - Pelliot, P.: Un traité manichéen retrouvé en Chine, traduit et annoté (extrait du Journal asiatique, nov. déc. 1911).
(Paris 1912 )
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 20 (4e série), 1912-2, p. 188-189
Site officiel de la Revue archéologique
Lien avec l'édition numérique de ce livre
 
Nombre de mots : 207 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=565
 
 

Ed. Chavannes et P. Pelliot. Un traité manichéen retrouvé en Chine, traduit et annoté. Paris, 1912 (extrait du Journal asiatique, nov. déc. 1911).


       Découverte très importante, faite dans la grotte de Touen-Houang (Kansou). Mâni, l’Envoyé de la Lumière, s’adresse à Ato (l’Addas des Acta Archelai, apôtre du manichéisme en Orient) ; ce sont peut-être les Ἄδδου συγγράμματα dont parle Photius. Le texte est souvent obscur, mais on y relève des détails curieux : « Le démon de la haine, le maître de la convoitise fit alors les formes des deux sexes, le mâle et la femelle, afin d’imiter les deux grands navires lumineux que sont le soleil et la lune » (p. 37). « La pitié est l’ancêtre de toutes les actions méritoires ; elle est comme le soleil brillant qui, au milieu de toutes les lumières, l’emporte sur elles… Celui qui possède la pitié possède par là même la Loi excellente… A l’intérieur de le [sic] pitié, il y a encore la bonne foi » (p. 67-68). Il est question de « la forme victorieuse de Yi-chou », qui est certainement le Jésus transcendant des Manichéens (p. 71). Les notes des traducteurs témoignent d’une vaste érudition ; les rapprochements avec saint Augustin (dont deux ont été indiqués par M. Alfaric) seront particulièrement intéressants pour les philologues.

S[alomon] R[einach]