Cumont, F. - Kugener, M. A.: Recherches sur le manichéisme, fasc. II. In-8, p. 83-177.
(Bruxelles, Lamertin 1912)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 20 (4e série), 1912-2, p. 189
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F. Cumont et M. A. Kugener. Recherches sur le manichéisme, fasc. II. Bruxelles, Lamertin, 1912. In-8, p. 83-177.


 


       Après avoir exposé, en 1908, la cosmogonie manichéenne d’après Théodore bâr Khôni, M. Cumont, aidé de M. Kugener, donne ici les extraits de la 123e homélie de Sévère d’Antioche, conservée en syriaque seulement, qui contiennent une réfutation du manichéisme. Théodore et Sévère sont d’accord sur les grandes lignes : « La conception fondamentale est toujours celle de l’opposition des deux Principes incréés, d’une entreprise des Ténèbres contre la Lumière, d’où résulte un mélange de l’une avec les autres, lequel forme la substance de l’univers actuel ». Dans Sévère, cette genèse du monde « devient la narration symbolique d’une lutte entre les Arbres du Bien et du Mal ». Les citations de Théodore paraissent tirées de l’Epistula Fundamenti ; celles de Sévère remontent, suivant M. Cumont, à un autre ouvrage qu’a connu Théodoret, le Traité des Géants. « On reconnaît encore, dit M. Cumont, la grandeur déréglée de l’imagination qui a inspiré cette cosmogonie... Un fait essentiel se dégage… : c’est l’étroite filiation qui rattache la doctrine manichéenne au mazdéisme « chaldaïsant » qui était pratiqué du temps de Mâni en Babylonie ». Le fonds de la doctrine n’est pas plus inepte que tel autre ; mais dans les développements qu’elle a reçus, je vois, je l’avoue, plus de dérèglement que de grandeur.

        Un second essai concerne une curieuse inscription de Salone : Βάσσα παρθένος Λυδία Μανιχέα, peut-être de la fin du IIIe siècle. Comme chez les Cathares du moyen âge, le manichéisme romain trouva des propagandistes ardentes parmi les femmes. Il faudra en rechercher la raison.

S[alomon] R[einach]