Lesquier, J.: Papyrus grecs publiés sous la direction de M. Pierre Jouguet (Institut papyrologiques [sic] de Lille). Tome II, fascicules II-IV. Papyrus de Magdola. In-4, 222 p., avec 12 planches.
(Paris, Leroux 1912)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 20 (4e série), 1912-2, p. 311
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Papyrus grecs publiés sous la direction de M. Pierre Jouguet (Institut papyrologiques [sic] de Lille). Tome II, fascicules II-IV. Papyrus de Magdola. Paris, Leroux, 1912. In-4, 222 p., avec 12 planches.


 

Ce recueil de pétitions au gouvernement royal, qui aboutissaient aux bureaux du stratège de Crocodilopolis, est une seconde édition revisée et complétée ; la première avait paru dans le Bulletin de Correspondance hellénique de 1902. Celle-ci est l’œuvre patiente et savante de M. Lesquier, qui a pu profiter des travaux de MM. Wilcken, Crönert et autres sur les mêmes documents. L’introduction, concernant la procédure des pétitions, est d’un grand intérêt, bien que plusieurs questions importantes restent en suspens ; mais ce que nous apprennent ces textes sur la vie quotidienne dans le nome arsinoïte, aux environs de l’an 220 av. J.-C., constitue un très précieux enrichissement de nos connaissances. Nous trouvons là une population où les immigrés sont trois fois plus nombreux que les indigènes ; ces immigrés comprennent des Juifs, ayant une maison de prière avec hazzan, et des colons militaires. Presque tous cultivent le sol ; quelques débitants se livrent au petit commerce ; il y a un écrivain public, dit monographos, qui représente à lui seul les professions dites libérales. Tout ce monde a des habitudes assez douces ; seuls les bergers ont des mœurs brutales. Mais les relations commerciales manquent de sûreté ; on n’aime pas payer ses dettes, on respecte médiocrement les contrats. Toutefois, comme l’observe judicieusement M. Lesquier, « n’oublions pas que nous ne connaissons cette population que par son vilain côté »; les actes de vertu ne donnaient pas lieu à des plaintes. En somme, les paysans de Balzac laissent une impression moins favorable. Ces textes transmis, traduits et commentés avec le plus grand soin (1), fourmillent de petits détails amusants ; on attend encore le Gaston Bossier [sic] qui tirera des papyrus tout ce qui peut nous familiariser avec les petites gens de l’Égypte grecque et nous intéressera, en nous divertissant, à leur humble condition.

S[alomon] R[einach]

 

(1) Je me plains peut-être que la mariée soit trop belle ; mais pourquoi accentuer des transcriptions de papyrus ? Il serait grand temps de renoncer à ce surcroît d’ennui qui ne profite à personne et décourage tant de jeunes amateurs des lettres grecques.