Hébrard, E. - Zeiller, J.: Spalato. Le Palais de Dioclétien. Relevés, restaurations et texte. In-fol., viii-224 p., avec 17 planches et 236 gravures dans le texte.
(Paris, Massin 1912)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 21 (4e série), 1913-1, p. 134
Site officiel de la Revue archéologique
 
Nombre de mots : 355 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=637
 
 

E. Hébrard et J. Zeiller. Spalato. Le Palais de Dioclétien. Relevés, restaurations et texte. Paris, Massin, 1912. In-fol., viii-224 p., avec 17 planches et 236 gravures dans le texte.


 

Le palais de Dioclètien à Spalato est plutôt une forteresse qu’une habitation de plaisance ; le style en est plutôt oriental que romain (1). Ces deux vérités ont été établies dans le beau livre que nous avons sous les yeux, avec un luxe de détails et d’images qui en fait une contribution de premier ordre tant à l’histoire de l’architecture et de l’art qu’à celle des influences orientales sur le monde romain. On sait qu’Adam, au XVIIIe siècle, avait tenté une restauration du palais, que Georges Niemann en a relevé de nos jours l’état actuel ; M. Hébrard a étudié, avec le soin le plus minutieux, l’état des ruines, et a mis en lumière, avec le goût d’un artiste doublé du savoir d’un archéologue, les résultats qu’on en peut tirer pour une restitution infiniment moins arbitraire et d’une élégance moins conventionnelle que celle d’Adam. La part de collaboration de M. Zeiller n’est pas moins digne d’éloges ; le commentaire qu’il a fourni à la partie architecturale du livre témoigne d’un sens historique et d’un sens artistique également exercés. M. Jéquier a fourni un appendice sur les monuments égyptiens de Spalato. N’oublions pas non plus l’élégante et substantielle préface de M. Charles Diehl et rendons hommage à l’exécution des planches et gravures, qui ne pouvait guère être meilleure.

S[alomon] R[einach]

 

(1) « Le plan du palais rappelle celui des camps romains » (p. 53). Cela a déjà été observé (p. 155). M. Strzygowski a considéré le palais de Spalato comme une imitation de celui d’Antioche, commencé par Gallien ; M. Zeiller fait des réserves à ce sujet (p. 159) et conclut (p. 171) : « Le plan du palais, quelque part qu’il convienne d’y accorder à l’Orient, demeure bien romain par la netteté, la grandeur simple de son ordonnance, l’habileté à tirer parti du terrain ». Et plus loin (p. 173) : « Le palais est autre chose que l’un des derniers édifices que nous ait légués l’Empire romain, puisqu’on pourrait aussi saluer en lui le premier mouvement d’un art rajeuni ». — « Dans l’histoire de l’art, le palais de Dioclétien fait l’office d’une préface au chapitre de l’architecture byzantine » (p. 179).