Clarke, Somers: Christian antiquities in the Nile valley. A Contribution towards the study of the ancient churches. In-4°, 234 p., avec cartes, plans et gravures.
(Oxford, Clarendon Press 1912)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 21 (4e série), 1913-1, p. 139-140
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Somers Clarke. Christian antiquities in the Nile valley. A Contribution towards the study of the ancient churches. Oxford, Clarendon Press, 1912. In-4°, 234 p., avec cartes, plans et gravures.


Les anciennes églises chrétiennes de l’Egypte sont peu nombreuses et encore mal connues ; il faut savoir gré à M. Somers Clarke d’en avoir étudié les restes, non seulement en Egypte, mais au Soudan. Un caractère curieux de ces monuments, c’est qu’ils n’imitent en aucune façon les édifices indigènes. La religion nouvelle, quand elle inspira des architectes, rompit résolument avec le passé. « Tout fut introduit du nord, d’au delà de la mer ; les éléments que nous appelons byzantins l’emportèrent sur tout ce qui était égyptien. Quand nous trouvons des pierres décorées à jour ou des peintures, rien n’indique que nous ayons sous les yeux des objets de provenance égyptienne. La cité toute grecque d’Alexandrie exerça sans doute, à cet égard, une puissante influence » (p. 15). L’auteur nous dit encore que lorsque les chrétiens d’Egypte approprièrent à leur usage des parties de temples pour les convertir en églises, ils prirent grand soin de dissimuler complètement les ornements d’architecture et de sculpture plus anciens ; les reliefs des murs furent couverts d’une couche épaisse de plâtre, qui fut recouverte elle-même de peintures chrétiennes. Assurément, il y a là quelque chose de remarquable. L’Egypte des Pharaons avait subi, sans renoncer à son art traditionnel, les invasions des Perses, des Grecs, des Romains ; le christianisme seul y apporta des éléments assez nouveaux pour l’obliger à faire peau neuve. C’est sans doute que le conservatisme égyptien était fondé sur une religion nationale, que Perses, Grecs et Romains avaient respectée ; quand cette religion fut obligée de se cacher ou de disparaître, ce fut la fin de l’Egypte.

S[alomon] R[einach]