Sartor, M.: Les tapisseries, toiles peintes et broderies de Reims. Gr. in-8° de 192 p., avec 10 pl. et 73 fig.
(Reims, Michaud 1912)
Compte rendu par Jean-Joseph M.arquet de Vasselot, Revue Archéologique t. 21 (4e série), 1913-1, p. 145-146
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M. Sartor. Les tapisseries, toiles peintes et broderies de Reims. Reims, Michaud, 1912 ; gr. in-8° de 192 p., avec 10 pl. et 73 fig.


Si Reims est l’une des villes de France les plus riches en monuments et en œuvres d’art, c’est aussi l’une de celles dont les trésors ont été étudiés depuis le plus longtemps. En ce qui concerne spécialement les tapisseries, les travaux d’Achille Jubinal, de Ch. Loriquet, de H. Jadart, de Ch. Givelet et d’autres encore avaient rendu possible la publication d’un travail d’ensemble. Mme Godbillon-Sar­tor, qui s’était déjà fait connaître par diverses publications sur la cathédrale et le Musée de Reims, a réuni et complété dans un beau livre les recherches de ses prédécesseurs. Une copieuse bibliographie prouve qu’elle a recouru aux nombreuses sources, tant imprimées que manuscrites, qu’elle devait consulter ; elle a su faire maintes remarques curieuses pour l’iconographie, et elle a pris soin de faire reproduire presque tous les monuments dont elle parle.

Sans entreprendre une critique détaillée, nous voudrions présenter quelques remarques sur le chapitre relatif à l’Histoire de la Vierge, donnée à la cathé­drale par l’archevêque Robert de Lenoncourt en 1530. Mme S. a relevé des ressemblances entre cette tenture fameuse et certaines pièces flamandes, notamment Les victimes de l’Amour, du Musée du Louvre. Les rapprochements de détail qu’elle a indiqués (p. 65) témoignent de beaucoup d’attention et d’ingé­niosité ; mais on serait tenté de faire quelques réserves quant aux conclusions qu’elle en a tirées. La tapisserie du Louvre appartient à un groupe extrêmement nombreux, qui date du commencement du XVIe siècle. Si l’on relève dans celles de Reims, un peu plus tardives, des détails de costume ou de décoration analogues, s’ensuit-il nécessairement qu’elles sortent du même atelier ? Mme Sartor attribue à Tournai la tenture de Reims, sans s’appuyer sur aucun argument décisif ; or le groupe dont fait partie la pièce du Louvre a presque certainement vu le jour à Bruxelles, comme le prouvent les recherches de M. Destrée. Il est peut-être téméraire de vouloir tant préciser, en l’absence de documents formels ou de preuves certaines ; et il faut se borner à constater le fait, d’ailleurs intéressant, que certains détails des cartons bruxellois (qui eurent un grand et légitime succès) ont été copiés dans d’autres ateliers, encore mal déterminés.

Aux documents cités (p. 45, 57, 59) pour montrer l’emploi des tapis­series lors des cérémonies du sacre, on petit joindre le joli tableau de P. D.

Martin, au Musée de Versailles (n° 178 du catalogue de Soulié) qui représente la cavalcade de Louis XV après le sacre.

J[ean-Joseph] M[arquet de] V[asselot]