Vercoutre, A. R.: Le silphium des anciens est bien un palmier (extrait de la Revue générale de Botanique, t. XXIV, 1913, p. 31-37).
( 1913)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 21 (4e série), 1913-1, p. 261
Site officiel de la Revue archéologique
Lien avec l'édition numérique de ce livre
 
Nombre de mots : 262 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=673
 
 

A. R. Vercoutre. Le silphium des anciens est bien un palmier (extrait de la Revue générale de Botanique, t. XXIV, 1913, p. 31-37).


En 1908, l’auteur a soutenu que le silphium est le Lodoicea Sechellarum de Labillardière, c’est-­à-dire un palmier colossal qui se rencontre aujourd’hui dans les Séchelles, mais qui croissait autrefois dans les oasis du nord de l’Ethiopie. Des caravanes apportaient le coprah et les sucs de ces palmiers en Cyrénaïque ; de loin en loin, elles ont pu se charger d’une portion de tige ; mais les Cyrénéens n’avaient jamais vu le silphium, c’est-à-dire le Lodoicea vivant, entier et adulte.

Bien que ces conclusions n’aient pas été admises dans l’article Silphium du Dictionnaire des Antiquités, M. Vercoutre a cru devoir les formuler à nouveau et les appuyer sur l’étude du monument consacré par les Cyrénéens à Delphes. ­C’est bien, en effet, un palmier colossal, non une ombellifère, dont les cicatrices annulaires sont stylisées, mais indiquées nettement. Les sept feuilles sculptées au sommet du tronc présentent aussi les grandes dimensions et la forme ovale des feuilles du Lodoicea. Assurément, il y a beaucoup de convention et même des erreurs dans le rendu de cette tige ; les Cyrénéens, n’ayant jamais vu de silphium, ont cru que les feuilles étaient implantées sur les cicatrices annulaires ; ils ont transformé en cannelures les rides produites, sur la tige qu’ils ont vue, par la dessiccation. Mais ces inexactitudes sont facilement explicables et n’infirment pas la thèse de M. Vercoutre. Il ajoute que la colonne corinthienne, avec son fût cannelé, avec son chapiteau orné de feuilles dites d’acanthe, a été inspirée par l’ex voto des Cyrénéens à Delphes ; il faut renoncer à la légende rapportée et popularisée par Vitruve (IV, 1.)

S[alomon] R[einach]